Tout commence en 1862 lorsque, William Winchester, le fils d’Olivier Winchester et héritier du célèbre fabricant d’armes épousa Sarah Pardee. C’est un mariage d’amour d’un couple qui avait tout pour réussir et être heureux. En effet en pleine guerre de Sécession, la firme d’armement était devenue incontournable et la famille était une des plus riches de la région.

Mais le conte de fées s’arrête là, quatre ans plus tard Sarah donne naissance à une petite fille prénommée Annie. Malheureusement, la petite fille tomba rapidement malade, elle fut atteinte de marasme, son corps dépérit et, finalement, l’enfant mourut. Sarah fut inconsolable de la perte de son bébé. En pleine dépression, elle frisa même la folie. Il lui fallut plus de dix ans pour faire le deuil de sa fille. Le couple n’eut pas d’autre enfant. En 1881, William décède de la tuberculose. Sarah hérite de la fortune de son mari et de presque la moitié des parts de la compagnie de plus elle obtient une rente à vie de mille dollars par jour, de quoi assurer son existence.

Mais Sarah est inconsolable, la perte de son enfant et de son mari est terrible pour elle. Elle décide d’aller voir un médium dans l’espoir de trouver un peu de réconfort et peut-être entrer en contact avec ses chers disparus. Le médium qu’elle contacte, lui dit que l’esprit de son mari affirme qu’il y a une malédiction sur sa famille à cause des armes qui ont été fabriquées et des milliers de morts qu’elles ont faits. Les esprits des défunts voudraient se venger de la famille. Son mari lui dit de quitter son habitation et de déménager.

Elle part donc pour Santa Clara après avoir vendu son logement. À ce moment, elle tombe sous le charme d’une maison en construction et après bien des tractations, elle réussit à l’acquérir. Dès lors, elle engagea des ouvriers locaux et durant trente-six ans, elle effectua des travaux d’agrandissement et d’aménagement. Les travaux durèrent jusqu’à sa mort en 1922.

Toutes les nuits, la veuve se retirait dans un salon privé, une pièce où seulement, elle avait le droit d’entrée et elle racontait qu’elle faisait appel aux esprits qui lui disaient, quels étaient les travaux à réaliser. Le matin, elle allait voir le contremaître et lui donnait les nouveaux plans et ce qui devaient être réalisé durant la journée. Les ouvriers travaillaient jour et nuit afin produire ce qui avait été dicté par Sarah.

Si au départ la maison possédait huit chambres, à la fin des travaux, elle en contenait quarante, en tout la maison possède cent soixante pièces. Il y a dix mille carreaux de fenêtres, quarante-sept foyers de cheminée pour dix-sept cheminées. Certaines portes donnent dans le vide, des escaliers mènent au plafond, il y a des placards sans fond et des fenêtres sur le sol.

Sarah avait une forme de fascination pour le chiffre treize, les fenêtres avaient treize panneaux de verre, les murs étaient constitués de treize blocs, les serres treize coupoles, treize chambres ont des escaliers…

La maison est aujourd’hui classée monument historique et peut être visitée. Depuis des visiteurs et des médiums ont vu ou ressenti des manifestations paranormales. Certaines portes s’ouvrent toutes seules, des témoins ont vu des silhouettes étranges ou entendues des voix mystérieuses.

Sarah est-elle vraiment entrée en contact avec les esprits et est-ce que ce sont eux qui lui ont indiqué les plans de la construction ? On ne le sera sans doute jamais, il ne reste de cette histoire que cette bien étrange et mystérieuse maison ?