La terrible histoire Amelia Dyer…

Amelia Dyer était une « petite fermière » de métier, c’est-à-dire une personne qui, contre rémunération, s’occupait d’enfants, généralement illégitimes, jusqu’à ce qu’un foyer leur soit trouvé.

Emelia Dyer est née en 1837 et a été élevée à Bristol. Elle a suivi une formation d’infirmière avant de décider que l' »adoption » de bébés illégitimes était une carrière plus lucrative.

En 1879, elle fut condamnée à six mois de travaux forcés après avoir été reconnue coupable de négligence. Un médecin s’était méfié du nombre de nourrissons décédés pendant qu’ils étaient sous la garde de Mme Dyer et avait signalé l’affaire aux autorités. À sa libération, elle a passé plusieurs périodes dans des établissements psychiatriques avant de reprendre ses activités de garde d’enfants.

En 1895, à l’âge de 58 ans, elle s’installe à Kensington Road, Reading et commence à faire des annonces pour s’occuper d’enfants. Il ne fallut pas longtemps pour que de petits corps soient repêchés dans la Tamise.

Le 30 mars 1896, un marinier a retrouvé le corps d’Helena Fry, 15 mois, dans le fleuve. Le corps d’Helena était enveloppé dans un paquet de papier brun sur lequel figurait le nom d’une certaine Mme Thomas et son adresse, MmeThomas était l’un des pseudonymes de Mme Dyer.

La police a mis un certain temps à retrouver la trace de Mme Dyer car elle avait déjà déménagé, changeant d’adresse assez fréquemment et utilisant également divers pseudonymes. Dans l’intervalle, une barmaid de Cheltenham, Evelina Marmon, 23 ans, avait répondu à une annonce dans le journal d’une « Mme Harding » qui cherchait un enfant à adopter.

Le 31 mars 1896, elle a rencontré « Mme Harding » et lui a versé une somme de 10 livres pour prendre sa fille Doris, âgée de quatre mois. Elle se sentait à l’aise avec cet arrangement car « Mme Harding » semblait être une personne respectable et maternelle. Le lendemain, Mme Dyer « adopta » un autre enfant, Harry Simmons.

La police a finalement retrouvé Mme Dyer, qu’elle a gardée sous surveillance pendant plusieurs jours avant de monter une opération « d’infiltration » utilisant une jeune femme pour se faire passer pour un client potentiel. C’est à ce moment-là qu’elle fut arrêtée.

Les deux corps minuscules de Doris et Harry ont été retrouvés dans la Tamise le 10 avril 1896, tous deux enveloppés dans un sac de tapis et entourés de rubans blancs. En tout, les cadavres de sept bébés, tous étranglés, ont été récupérés dans la Tamise et chacun d’eux avait le même ruban blanc autour du cou. Elle a vite avoué en disant : « Vous reconnaîtrez tous les miens au ruban adhésif autour de leur cou. ».

Elle a fait deux tentatives de suicide au poste de police de Reading. Elle a été jugée par le juge Hawkins à l’Old Bailey les 21 et 22 mai 1896, accusée du meurtre de Doris en première instance, afin que si elle était acquittée, elle puisse être jugée pour un autre meurtre.

C’était une pratique courante jusqu’à récemment dans les cas de meurtres multiples. Mlle Marmon a identifié Mme Dyer au tribunal comme étant « Mme Harding ». La défense a essayé de prouver la folie mais n’a pas réussi à convaincre le jury qui n’a pris que 5 minutes pour la déclarer coupable.

Bien qu’il y ait des preuves solides de sa santé mentale douteuse, ses crimes étaient également terrible, on estime qu’elle aurait tué environ trois cent enfants. Le juge Hawkins l’a condamnée à mort.

Pendant ses trois semaines dans la cellule condamnée, elle a rempli cinq cahiers avec ses « derniers vrais et uniques aveux ». Dans un geste de compassion, les autorités l’ont éloignée de Newgate pendant quelques heures afin qu’elle n’ait pas à entendre la pendaison de Milsom, Fowler et Seaman la veille de sa propre exécution.

L’aumônier lui a rendu visite le soir du 9 et lui a demandé si elle avait quelque chose à confesser, elle lui a offert ses cahiers en lui disant « n’est-ce pas assez ?

Elle fut pendue le lendemain matin, le 10 juin 1896, par James Billington, à 9 heures précises, devenant ainsi, à 59 ans, la plus vieille femme à être exécutée depuis 1843. Lorsqu’on lui a demandé sur l’échafaud si elle avait quelque chose à dire, elle a répondu : « Je n’ai rien à dire ».

On dit que son fantôme hantait la prison de Newgate avant sa démolition.