Près de la ville de Shkodër en Albanie s’élève le château de Rozafa. La légende raconte qu’une femme y aurait été emmurée vivante…

L’histoire raconte l’initiative de trois frères qui se sont mis à construire un château. Ils ont travaillé toute la journée, mais les murs de fondation se sont effondrés la nuit.

Ils ont rencontré un vieil homme sage. Celui-ci leur demanda s’ils étaient mariés. Lorsque les trois frères ont répondu positivement, le vieil homme a dit :

« Si vous voulez vraiment finir le château, vous devez jurer de ne jamais dire à vos femmes ce que je vais vous dire maintenant. La femme qui t’apportera demain ta nourriture devra être enterrée vivante dans le mur du château. Ce n’est qu’alors que les fondations resteront en place et dureront pour toujours ».

Trois frères ont promis de ne pas parler avec leurs femmes de ce qui s’était passé. Ils ont donc convenu que celle de leurs épouses qui leur apporterait le déjeuner le lendemain serait celle qui serait enterrée dans le mur du château.

Les deux frères aînés, cependant, ont défié cette promesse et ont expliqué la situation à leurs femmes cette nuit-là, tandis que l’honnête frère cadet n’en a rien dit du tout à sa femme.

La mère des trois frères n’a rien su de leur accord, et alors que le lendemain après-midi à l’heure du déjeuner, elle a demandé à ses belles-filles d’apporter le déjeuner aux ouvriers, deux d’entre elles ont refusé.

Les frères ont attendu avec impatience de voir quelle femme portait le panier de nourriture. C’est Rozafa, la femme du plus jeune frère qui arriva.

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Aigri, le plus jeune frère lui expliqua quel était le marché, qu’elle devait être sacrifiée et enterrée dans le mur du château pour qu’ils puissent finir de le construire, et elle ne protesta pas mais, inquiète pour son fils en bas âge, elle a accepté d’être emmuré et a fait une demande :

« Je n’ai qu’une demande à faire. Quand tu m’enfermeras, laisse un trou pour mon œil droit, pour ma main droite, pour mon pied droit et pour mon sein droit. J’ai un petit fils. Quand il se mettra à pleurer, je le réconforterai de mon œil droit, je le réconforterai de ma main droite, je l’endormirai de mon pied droit et je le nourrirait de mon sein droit. Que ma poitrine se transforme en pierre et que le château s’épanouisse. Puisse mon fils devenir un grand héros, maître du monde.

La fidélité du plus jeune frère et le sacrifice de la vie de sa jeune épouse sont dépeints comme des éléments d’importance symbolique. On dit que du lait coule encore d’un des murs du château.