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Le souffle du diable : la sinistre légende du puits de Sainte-Anne de la cathédrale de Lincoln

La cathédrale de Lincoln, majestueux monument gothique dominant les plaines anglaises du Lincolnshire, est imprégnée d’une atmosphère qui mêle spiritualité et mystère. Érigée au XIIe siècle, elle est souvent citée comme l’un des joyaux architecturaux de l’Angleterre médiévale. Cependant, derrière la splendeur de ses arcs-boutants et la sérénité de ses vitraux, se cache une sombre légende : celle du puits de Sainte-Anne, communément associé au « souffle du diable ». Une légende qui, depuis des siècles, nourrit les récits locaux et attise la curiosité des amateurs de paranormal.


Une origine incertaine : un puits mystérieux

Le puits de Sainte-Anne se situe dans une partie reculée de la cathédrale, à proximité d’une ancienne chapelle désaffectée. Selon les récits, ce puits aurait été creusé bien avant la construction de l’édifice religieux. Les archéologues supposent qu’il pourrait s’agir d’une source sacrée utilisée par les Celtes ou les premiers chrétiens pour leurs rites. Cependant, une légende médiévale affirme qu’il ne s’agirait pas d’une simple source d’eau bénite, mais plutôt d’un passage vers le royaume infernal.

Selon les anciens, ceux qui s’aventuraient à puiser l’eau dans ce puits par temps d’orage entendaient un souffle glaçant, accompagné de murmures incompréhensibles semblant provenir des entrailles de la terre. Ce phénomène inexplicable fut rapidement attribué à une présence maléfique, supposément attirée par l’intrusion humaine dans ce lieu sacré ou profane, selon les interprétations.


Le souffle du diable : un avertissement ou une malédiction ?

Le « souffle du diable » est décrit comme un vent glacé et strident, surgissant de manière aléatoire lorsque l’on s’approche du puits. Selon la légende, ce souffle serait l’émanation d’un démon emprisonné dans les profondeurs par un ancien exorciste. Ce dernier, un moine du XIIIe siècle, aurait accompli un rituel complexe pour sceller l’entité après qu’elle eut semé le chaos dans la région.

Certains témoignages racontent que le souffle s’accompagne d’hallucinations : visions de figures sombres, d’yeux rougeoyants ou encore de silhouettes spectrales errant près du puits. Ces manifestations auraient été rapportées par des pèlerins, des ouvriers travaillant à la restauration de la cathédrale et même des prêtres.

Dans une version plus inquiétante de la légende, quiconque ose boire l’eau du puits s’expose à une mort lente et mystérieuse, marquée par une série d’événements malheureux. Cette malédiction aurait été rapportée pour la première fois au XVIIe siècle, après qu’un homme, défiant les mises en garde locales, ait consommé l’eau et succombé à une fièvre inexpliquée.


Les investigations modernes : une explication rationnelle ?

À l’époque contemporaine, plusieurs tentatives ont été faites pour expliquer le phénomène du « souffle du diable ». Les experts avancent que le vent glacial pourrait être lié à des courants d’air souterrains, amplifiés par la structure du puits. Le son strident, quant à lui, pourrait résulter d’un effet acoustique naturel provoqué par la réverbération du vent dans les parois humides et irrégulières.

Cependant, aucune explication scientifique ne parvient à élucider les visions signalées autour du puits. Ces expériences ont souvent été qualifiées de psychologiques ou liées à l’autosuggestion, mais les amateurs de mystère insistent sur le caractère inexplicable et récurrent des témoignages.


Le puits aujourd’hui : attraction paranormale et lieu de pèlerinage

Malgré les avertissements, le puits de Sainte-Anne attire chaque année de nombreux visiteurs, qu’ils soient passionnés d’histoire, amateurs de paranormal ou simples curieux. Les autorités de la cathédrale ont pris soin de clôturer l’accès direct au puits, mais cela n’a fait qu’alimenter davantage les spéculations.

Les chasseurs de fantômes et les groupes d’investigation paranormale ont fait de ce site une étape incontournable. De nombreuses séances d’enregistrement y ont été menées, avec des résultats troublants : des bruits de souffle captés au micro, des variations de température soudaines et même des anomalies électromagnétiques. Les résultats, bien que fascinants, restent divisés entre scepticisme et fascination.


Entre mythe et réalité : un symbole du mystère éternel

Le puits de Sainte-Anne incarne à la perfection l’ambiguïté entre le sacré et le profane, le naturel et le surnaturel. Qu’il s’agisse d’une légende médiévale amplifiée par les siècles ou d’un véritable phénomène inexpliqué, ce lieu continue de fasciner et de susciter des interrogations.

Pour les habitants de Lincoln, il reste un symbole de prudence face à l’inconnu. Pour les visiteurs, il offre une plongée dans un monde où histoire et mystère s’entrelacent. Et pour ceux qui croient aux forces surnaturelles, il représente une porte vers un domaine que peu osent explorer.

Le souffle du diable, qu’il soit réel ou non, demeure gravé dans les mémoires, rappelant que même les lieux les plus saints peuvent dissimuler des secrets obscurs.

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