Parmi les récits troublants qui peuplent le domaine criminel, l’affaire Simonson se distingue par son caractère étrange et déroutant, à la limite du macabre. L’histoire de « Mr Handcuffs », surnom attribué à l’auteur de ces crimes, plonge ceux qui s’y intéressent dans un univers où la terreur s’allie à l’inexplicable. Cet article se propose de retracer cette affaire, où se mêlent des faits criminels brutaux et des énigmes non résolues, le tout sous l’ombre sinistre d’une figure obsédante : un homme aux menottes.
L’origine du surnom « Mr Handcuffs »
Le surnom de « Mr Handcuffs » (ou Monsieur Menottes) fut donné au tueur qui sévissait dans les années 1970 aux États-Unis, en raison d’une signature morbide qu’il laissait à chaque scène de crime : des menottes attachées à ses victimes. Ces dernières étaient retrouvées mortes, les poignets entravés par des menottes en acier, un élément qui fut rapidement son macabre emblème.
Toutefois, le plus dérangeant réside dans la manière dont les corps étaient retrouvés. Non seulement les victimes étaient ligotées, mais elles présentaient également des signes de tortures méthodiques, suggérant un esprit aussi sadique qu’organisé. Ce qui captiva l’attention des enquêteurs était la nature obsessionnelle des menottes : elles étaient toutes identiques et portaient les mêmes numéros de série, malgré leur vente limitée sur le marché civil. Ces détails laissèrent penser que l’auteur des crimes possédait un accès privilégié à un certain type d’équipement, notamment des accessoires de police ou de sécurité.
Le point de départ : L’affaire Simonson
L’affaire Simonson est souvent considérée comme le catalyseur de l’attention médiatique portée sur Mr Handcuffs. En 1974, la disparition d’Alice Simonson, une jeune femme de 24 ans, ébranla une petite ville du Wisconsin. Étudiante en criminologie, Alice avait un vif intérêt pour les affaires non résolues, ce qui la conduisit à fréquenter des cercles où les discussions sur des tueurs en série étaient omniprésentes.
La dernière fois qu’elle fut aperçue, Alice quittait une conférence portant sur l’analyse des tueurs en série, un thème qui, ironiquement, deviendrait central à sa propre disparition. Quelques jours plus tard, son corps fut retrouvé dans une forêt proche de chez elle, les poignets enchaînés à des menottes d’un modèle particulier, et portant des signes de violence extrême. La découverte choqua la communauté, d’autant plus que la méthode employée était frappante de similitude avec d’autres meurtres non élucidés dans le pays. Cela marqua l’apparition publique du personnage terrifiant de « Mr Handcuffs ».
Les indices troublants
Bien que les enquêteurs aient tenté de relier les divers meurtres attribués à Mr Handcuffs, ils se heurtèrent à une absence quasi-totale de pistes solides. À chaque scène de crime, des éléments étaient systématiquement retrouvés, notamment les fameuses menottes, mais aucune empreinte digitale exploitable ou trace d’ADN ne permettait de remonter jusqu’au coupable. Les victimes, majoritairement des femmes seules et vivant dans des zones isolées, ne semblaient pas entretenir de lien entre elles, si ce n’est leur profil sociologique : jeunes, indépendantes, et souvent engagées dans des professions liées à la justice ou à la criminalité.
Un autre aspect mystérieux de l’affaire Simonson réside dans le fait qu’Alice semblait avoir eu connaissance d’informations concernant Mr Handcuffs avant sa mort. En effet, elle avait récemment entamé des recherches sur une série de meurtres non élucidés, remontant à plusieurs années, qui impliquaient déjà des victimes retrouvées menottées. Plusieurs de ses proches affirmèrent qu’elle était obsédée par ce tueur fantôme, au point de vouloir en faire le sujet principal de sa thèse de criminologie. Cette fascination morbide la conduisit-elle à croiser la route de son propre bourreau ?
Un tueur insaisissable
L’élément le plus déconcertant de l’affaire reste l’incapacité des forces de l’ordre à cerner un mobile clair derrière les meurtres. Mr Handcuffs ne laissait aucune trace tangible, ni de revendications. L’absence de communication avec la presse ou la police le distinguait de nombreux autres tueurs en série de l’époque, comme le Zodiaque ou Ted Bundy, qui avaient une forme d’ego exacerbé. En revanche, la minutie de ses mises en scène et la répétition de ses gestes laissaient à penser qu’il prenait un plaisir sadique à ses actes, se délectant du contrôle absolu qu’il exerçait sur ses victimes.
Une autre théorie, évoquée dans les années 1990 lors d’une réouverture du dossier Simonson, suggérait que Mr Handcuffs pouvait être un ancien policier ou un individu ayant servi dans les forces de l’ordre. Les menottes utilisées étaient des modèles spécifiques, souvent réservés aux services de police, et leur emploi récurrent pointait vers une certaine familiarité avec les techniques d’arrestation. Certains experts allèrent jusqu’à proposer l’idée que Mr Handcuffs, en tant qu’ancien membre de l’autorité, cherchait à punir des jeunes femmes qui, selon lui, représentaient une menace ou une forme de désobéissance.
Un mystère qui perdure
Aujourd’hui, malgré des décennies de recherches et d’enquêtes, l’identité de Mr Handcuffs demeure un mystère total. L’affaire Simonson, bien que centrale dans la couverture médiatique de l’époque, reste non résolue. La froideur méthodique du tueur, son refus de s’exposer et la précision de ses actes laissent planer le doute sur son identité réelle. Est-il mort ? A-t-il simplement cessé de tuer ? Ou se cache-t-il encore, en attendant le moment propice pour frapper à nouveau ?
Les spéculations continuent, mais le mystère de Mr Handcuffs reste entier. Certains théoriciens du complot estiment même que le tueur pourrait être lié à des réseaux criminels plus vastes, voire à des rituels macabres, en raison de la nature répétitive et symbolique des meurtres. Quoi qu’il en soit, il demeure l’un des plus grands fantômes de l’histoire criminelle moderne.
En fin de compte, l’affaire Simonson ne se limite pas à un simple meurtre irrésolu. Elle représente la part d’ombre de la criminologie moderne, où les limites du rationnel se heurtent à l’incompréhensible, à la figure d’un tueur insaisissable et à l’obsession du contrôle. Mr Handcuffs, silhouette spectrale errant dans les archives criminelles, rappelle que certains mystères ne trouvent jamais leur solution – un terreau fertile pour l’imagination, mais une tragédie profonde pour les victimes et leurs familles.
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