Les mystérieux murs de Berkeley constituent l’une des énigmes les plus intrigantes de la région de la baie de San Francisco, en Californie. Ces formations de pierres sèches, souvent appelées « murs cyclopéens », sont dispersées à travers plusieurs collines et vallées de Berkeley et des environs. Ils s’étendent sur des kilomètres, avec des segments éparpillés qui semblent surgir de nulle part, témoignant d’une origine énigmatique et contestée. La datation, la fonction et l’identité de leurs constructeurs sont des mystères qui perdurent, alimentant les spéculations depuis des siècles.
Une structure énigmatique
Les murs eux-mêmes sont formés de pierres de taille variable, empilées sans mortier, une technique ancienne souvent associée à des civilisations préhistoriques ou primitives. Leurs dimensions varient également : certains murs ne sont que des amoncellements de pierres de faible hauteur, tandis que d’autres atteignent plus de trois mètres de haut. Ce contraste dans la taille et la disposition laisse penser qu’il pourrait y avoir eu plusieurs phases de construction ou même plusieurs groupes impliqués dans leur édification.
Ces structures ne présentent pas de forme cohérente : certains murs serpentent à flanc de colline, d’autres forment des cercles ou des enclos apparemment sans but défensif ni domestique évident. Contrairement à d’autres constructions anciennes, comme les murs servant à la délimitation de champs ou à la défense de territoires, ceux de Berkeley ne semblent ni entourer des habitations, ni protéger des zones d’intérêt. Cela a conduit les chercheurs à se demander s’ils servaient à des fonctions rituelles, cérémonielles, ou s’ils étaient simplement le fruit d’un travail inachevé, abandonné pour des raisons inconnues.
Origines contestées
L’origine des murs de Berkeley reste l’un des points les plus controversés et mystérieux. Plusieurs théories ont émergé au fil du temps, chacune essayant d’apporter une explication rationnelle ou spirituelle à cette énigme.
1. Hypothèse autochtone : Certains chercheurs ont d’abord suggéré que les murs pourraient avoir été construits par les Amérindiens Ohlones, qui habitaient la région bien avant l’arrivée des colons européens. Cependant, aucune tradition orale ni trace archéologique associée aux Ohlones ne fait mention de la construction de telles structures. De plus, les Ohlones n’étaient pas connus pour avoir érigé de grandes structures en pierre, ce qui rend cette théorie peu probable.
2. Théorie coloniale : Une autre explication postule que ces murs auraient été construits par les premiers colons espagnols ou mexicains à des fins agricoles, pour marquer des limites de propriété ou pour retenir le bétail. Néanmoins, les murs de Berkeley semblent beaucoup plus anciens que les premières implantations coloniales de la région, et leur construction rudimentaire ne correspond pas aux pratiques agricoles connues de ces peuples.
3. Théorie des constructeurs précolombiens ou « oubliés » : Il existe également une hypothèse plus radicale selon laquelle les murs de Berkeley auraient été érigés par une civilisation précolombienne oubliée. Cette théorie s’appuie sur l’idée que ces murs pourraient dater de plusieurs milliers d’années, bien avant l’arrivée des Amérindiens Ohlones. Si cette hypothèse reste fascinante, elle ne repose sur aucune preuve concrète et reste largement spéculative.
4. Théories mystiques et extraterrestres : Comme toute structure ancienne et mystérieuse, les murs de Berkeley n’ont pas échappé aux théories plus ésotériques, notamment l’idée qu’ils auraient pu être construits par des entités extraterrestres ou des civilisations disparues dotées de connaissances technologiques avancées. Les murs, par leur disposition erratique et leur mystère insoluble, nourrissent l’imagination des amateurs d’ufologie et de civilisations anciennes disparues. Toutefois, ces hypothèses manquent également de preuves tangibles pour être sérieusement considérées par la communauté scientifique.
Fonctions possibles
Si l’origine des murs de Berkeley reste indéterminée, leur fonction est tout aussi obscure. Certaines théories avancent qu’ils pourraient avoir eu une fonction rituelle ou spirituelle. Le fait qu’ils ne semblent pas délimiter des territoires agricoles ni avoir une utilité défensive suggère qu’ils pourraient avoir été érigés pour d’autres raisons. Une théorie propose que ces murs servaient peut-être de « chemins de pèlerinage » ou de guides spirituels, tracés pour mener des cérémonies religieuses le long des collines sacrées.
D’autres hypothèses évoquent des fonctions astronomiques ou cosmologiques, comparant ces structures à des alignements mégalithiques comme Stonehenge, qui pourraient avoir servi à observer des phénomènes astronomiques importants tels que les solstices ou les équinoxes. Cependant, les murs de Berkeley ne semblent pas suivre un schéma précis qui correspondrait à de telles fonctions.
Découvertes archéologiques
Jusqu’à présent, très peu de fouilles archéologiques ont été entreprises autour des murs de Berkeley, principalement en raison de la difficulté à obtenir des fonds et des autorisations pour ce type de recherche. Les rares analyses réalisées sur les pierres elles-mêmes ne permettent pas de les dater précisément, car elles sont constituées de matériaux naturels qui ne contiennent pas de matière organique susceptible d’être datée au carbone 14. Cela laisse donc un vide dans la compréhension de leur construction et de leur ancienneté.
Cependant, certains chercheurs espèrent qu’une étude plus approfondie des environs, en cherchant des artefacts ou des objets associés, pourrait permettre de percer le mystère de ces murs. Il est également possible que des techniques modernes, telles que le LIDAR ou l’imagerie géophysique, puissent révéler des détails jusqu’ici invisibles sur la structure sous-jacente ou le contexte archéologique de la région.
Conclusion : un mystère persistant
Les murs de Berkeley demeurent une énigme fascinante pour les archéologues, les historiens et les amateurs de mystères. Le manque de documentation historique et de preuves tangibles fait de ces murs un sujet de spéculation et d’interprétation. Ils symbolisent l’une des nombreuses énigmes terrestres qui continuent de défier notre compréhension, nous rappelant que même dans un monde où la technologie et la science progressent rapidement, il existe encore des mystères oubliés, des traces d’un passé que nous peinons à déchiffrer.
La véritable origine des murs de Berkeley pourrait bien rester cachée à jamais, mais cela ne fait qu’ajouter à leur aura mystique. Comme tant d’autres structures anciennes qui parsèment notre planète, ces murs nous invitent à contempler les civilisations et les époques révolues, des peuples qui, bien que disparus, laissent encore derrière eux des échos de leur passage.