L’affaire Gouffé de 1889 demeure l’un des cas les plus énigmatiques et discutés dans les annales de la criminologie française. Cette affaire criminelle, qui a secoué la société parisienne de la fin du XIXe siècle, implique la disparition et le meurtre d’un huissier du tribunal civil de la Seine, nommé Toussaint-Augustin Gouffé. Le 27 juillet 1889, Gouffé est vu pour la dernière fois vivant alors qu’il quitte son domicile parisien. Son corps est découvert des semaines plus tard, dans une malle abandonnée près de Lyon, ce qui a mené à une enquête complexe et à un procès retentissant.
L’enquête sur la disparition de Gouffé a révélé une histoire tordue d’adultère, de tromperie et de cupidité. Les principaux suspects étaient Michel Eyraud et Gabrielle Bompard, un couple illégitime qui avait attiré Gouffé dans un guet-apens mortel. Eyraud et Bompard ont été accusés d’avoir étranglé Gouffé avec une corde avant de placer son corps dans une malle et de l’expédier à Lyon. La défense de Bompard était particulièrement fascinante; elle a plaidé l’hypnotisme, affirmant qu’Eyraud l’avait contrôlée mentalement pour commettre le crime.
En plus de Michel Eyraud et Gabrielle Bompard, l’enquête sur l’affaire Gouffé de 1889 a examiné plusieurs autres individus qui auraient pu avoir un motif ou une connexion avec le crime. Cependant, les preuves contre ces autres suspects étaient insuffisantes ou non concluantes, ce qui les a écartés de la liste des principaux accusés. L’attention s’est rapidement concentrée sur Eyraud et Bompard en raison de leur relation avec la victime et des preuves accablantes qui les liaient directement au meurtre.
Les enquêteurs ont découvert que Gouffé avait plusieurs connaissances et relations professionnelles qui auraient pu être impliquées dans son meurtre, mais aucune de ces pistes n’a abouti à des preuves tangibles. Le manque de technologie moderne et les techniques d’enquête de l’époque ont rendu difficile l’identification d’autres suspects potentiels. En fin de compte, l’accent mis sur Eyraud et Bompard était dû à la combinaison de leur planification préalable, de leur exécution du crime et de leur tentative ultérieure de dissimuler leurs actes.
L’affaire Gouffé reste un exemple classique des défis auxquels sont confrontés les enquêteurs dans les affaires criminelles complexes, où plusieurs suspects potentiels doivent être évalués avant d’arriver à une conclusion définitive. Elle met également en lumière la manière dont la justice pénale doit s’appuyer sur des preuves solides et des témoignages crédibles pour établir la culpabilité au-delà d’un doute raisonnable.
Le procès qui s’ensuivit captiva l’attention publique, non seulement en raison des détails macabres du meurtre mais aussi en raison des implications psychologiques et légales soulevées par la défense d’hypnotisme. Finalement, Eyraud fut condamné à la guillotine, tandis que Bompard reçut une peine moins sévère en raison de son argument d’influence hypnotique.
L’affaire Gouffé reste significative pour plusieurs raisons. D’une part, elle illustre les complexités des relations humaines et les profondeurs sombres auxquelles certaines personnes peuvent sombrer par désespoir ou cupidité. D’autre part, elle soulève des questions importantes sur la responsabilité personnelle et le rôle potentiel de l’influence psychologique dans les actions criminelles. Plus d’un siècle plus tard, l’affaire continue d’intriguer les experts en droit pénal et en psychologie criminelle, offrant des leçons précieuses sur la nature humaine et la justice.