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Stephen Griffiths : Le « Crossbow Cannibal », un tueur en série troublant et énigmatique

L’affaire Stephen Griffiths, surnommé par les médias britanniques le « Crossbow Cannibal », demeure l’un des cas les plus glaçants de l’histoire criminelle récente. Ce tueur en série, qui a sévi dans la ville de Bradford, en Angleterre, a non seulement choqué par la violence de ses actes, mais également par sa personnalité étrange et son apparente fascination pour le mal. Revenons sur cette affaire qui mêle sadisme, mystère et psychopathie.

Le portrait d’un homme sombre et isolé

Né le 24 décembre 1969 à Dewsbury, en Angleterre, Stephen Griffiths a grandi dans un environnement marqué par des troubles familiaux. Ses parents divorcent lorsqu’il est encore jeune, et il est élevé principalement par sa mère. Dès son adolescence, Griffiths montre des signes inquiétants : il est arrêté pour avoir tiré sur un passant avec une carabine à air comprimé et, peu de temps après, il est accusé de cruauté envers les animaux, des actes souvent précurseurs de comportements violents chez les futurs tueurs en série.

Malgré ces signaux d’alarme, Griffiths poursuit des études en criminologie à l’université de Bradford. Ses recherches se concentrent sur les tueurs en série, ce qui soulève des questions troublantes une fois ses crimes découverts : étudiait-il ces individus pour les comprendre ou pour parfaire sa propre stratégie meurtrière ?

Les meurtres : une horreur sans nom

Entre 2009 et 2010, Stephen Griffiths tue trois femmes : Susan Rushworth, Shelly Armitage et Suzanne Blamires. Toutes les victimes étaient des travailleuses du sexe vivant à Bradford, une ville déjà marquée par les violences liées à ce milieu.

Griffiths attire ses victimes chez lui, où il les agresse violemment. L’un des éléments les plus macabres de ses crimes est son utilisation d’une arbalète pour achever ses victimes, ce qui lui vaudra son surnom médiatique. Après avoir tué ses proies, il les démembrera et consommera certaines parties de leur corps. La police découvrira des vidéos et des journaux intimes dans lesquels Griffiths consigne ses actes avec un détachement glaçant.

L’acte qui a mené à son arrestation est particulièrement choquant. En mai 2010, une caméra de vidéosurveillance dans son immeuble capture Griffiths en train de poursuivre Suzanne Blamires avec une arbalète, puis de la tuer froidement. Ces images joueront un rôle clé dans sa condamnation.

Un procès sans remords

Lors de son procès en 2010, Stephen Griffiths ne manifeste aucun remords. Au contraire, il semble se complaire dans son rôle de monstre. Lorsqu’on lui demande son identité, il répond avec un calme glaçant : « Le Crossbow Cannibal ». Cette déclaration montre à quel point il cherchait à façonner une image de tueur en série effrayant et emblématique.

Griffiths plaide coupable pour les trois meurtres et est condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle. Depuis son incarcération, il aurait tenté de se suicider à plusieurs reprises, tout en continuant à intriguer les experts en criminologie par son comportement.

Une fascination morbide pour le mal

Ce qui rend l’affaire Stephen Griffiths particulièrement troublante, c’est la manière dont il semble avoir embrassé son rôle de tueur en série. Ses études en criminologie lui ont probablement permis de comprendre les mécanismes de l’enquête policière, et son obsession pour des figures comme Jack l’Éventreur montre à quel point il cherchait à s’inscrire dans la lignée des meurtriers tristement célèbres.

Sa personnalité narcissique et antisociale transparaît dans ses déclarations et son attitude. Pour Griffiths, ses crimes n’étaient pas seulement des actes de violence, mais aussi une manière de se distinguer, de se construire un héritage macabre.

Un cas étudié par les experts

L’affaire Stephen Griffiths continue de fasciner criminologues et psychologues. Son profil psychologique correspond à celui d’un tueur en série organisé, doté d’une intelligence supérieure à la moyenne, mais profondément marqué par des traumatismes et des troubles de la personnalité.

Certains experts soulignent l’importance de ses premières infractions – cruauté envers les animaux, fascination pour les tueurs en série – comme signes avant-coureurs ignorés. D’autres s’interrogent sur son narcissisme exacerbé, qui semble avoir joué un rôle clé dans sa volonté de devenir une figure aussi terrifiante que mythifiée.

Conclusion : l’ombre du mal

L’histoire de Stephen Griffiths illustre les ténèbres qui peuvent se cacher derrière une façade d’intelligence et de normalité apparente. Son cas rappelle l’importance de détecter et de traiter les signes avant-coureurs de comportements violents, mais aussi de mieux comprendre les mécanismes qui poussent certains individus à commettre l’irréparable.

Pour les passionnés de criminologie et les amateurs de mystères sombres, l’affaire Griffiths reste un exemple frappant de la complexité de l’esprit criminel. Un monstre, certes, mais aussi un miroir troublant des failles de notre société.

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