Anatoly Moskvin est l’un des personnages les plus troublants et dérangeants de l’histoire criminelle contemporaine. Cet homme, qui se définit lui-même comme un « nécropoliste », a choqué le monde entier par ses actes macabres et par la nature profondément dérangée de son obsession pour les morts. Pour comprendre la profondeur de son esprit torturé et la gravité de ses crimes, il est essentiel de plonger dans sa vie, ses motivations, et les découvertes macabres qui ont conduit à son arrestation.

Qui est Anatoly Moskvin ?

Né en 1966 à Nijni Novgorod, en Russie, Anatoly Moskvin est un linguiste, historien et journaliste reconnu. Sa carrière académique est impressionnante : il est polyglotte, parle couramment plus d’une dizaine de langues, et a contribué à de nombreuses recherches historiques. Cependant, malgré son apparence de savant érudit, Moskvin portait en lui une fascination morbide pour la mort et le macabre, une obsession qui le conduira sur une voie sombre et inexplicable.

Dès son jeune âge, Moskvin développe un intérêt profond pour les cimetières et les rituels funéraires. À l’âge de 13 ans, il raconte avoir été forcé par des adultes à embrasser le visage d’une enfant décédée lors d’un rituel funéraire, une expérience qui semble avoir laissé une marque indélébile sur son esprit. Il s’est autoproclamé expert en nécropolistique, étudiant les cimetières et les rites funéraires à travers le monde, et publia même des articles sur le sujet. Ses connaissances étaient vastes et son intérêt semblait d’abord purement académique, mais une réalité bien plus sinistre se cachait derrière ses recherches.

Le Déclic vers l’Obscurité

Anatoly Moskvin n’était pas seulement un observateur de la mort : il voulait l’immortaliser. Entre 2005 et 2011, il a commencé à exécuter son plan le plus morbide, à la recherche d’une manière de « préserver » ce qu’il considérait comme la beauté éternelle des enfants décédés. Son obsession se transforma en une série de crimes choquants. En 2011, la police fit une découverte choquante à son domicile : les corps momifiés de 29 jeunes filles, âgés de 3 à 15 ans, que Moskvin avait exhumés de leurs tombes.

Une Découverte Macabre

La découverte des corps de jeunes filles, transformées en « poupées humaines », est digne d’un scénario de film d’horreur. Ces corps n’étaient pas simplement exhumés ; ils étaient minutieusement préparés et conservés. Moskvin utilisait des techniques de momification, employant du sel et du bicarbonate de soude pour déshydrater les corps avant de les habiller de vêtements, de les maquiller et de les envelopper de tissus variés. Certains étaient vêtus de tenues fantaisistes, de robes brillantes, tandis que d’autres portaient des masques ou avaient des visages peints. Moskvin insérait parfois de la cire dans les cavités oculaires pour leur donner un semblant de vie.

Ces « poupées » grotesques, comme il les appelait, étaient dispersées dans son appartement, posées sur des étagères ou assises sur des meubles. Chacune portait un nom, et Anatoly leur parlait, les habillait et leur organisait des fêtes d’anniversaire. Selon les rapports, Moskvin prétendait que ces jeunes filles étaient ses « enfants » et qu’il attendait de trouver une manière de les ramener à la vie à l’aide de magie ou de science.

Le Profil Psychologique de Moskvin

Le profil psychologique d’Anatoly Moskvin est complexe et fascinant. Après son arrestation, les psychiatres ont diagnostiqué chez lui une schizophrénie paranoïde. Les enquêteurs et les experts en criminologie pensent que ses actions étaient alimentées par une combinaison de maladies mentales et d’une obsession pathologique avec la mort et la jeunesse éternelle. Contrairement à certains nécrophiles connus, Moskvin ne semblait pas motivé par un désir sexuel, mais plutôt par un désir de conserver l’innocence et la beauté des jeunes filles qu’il exhumait.

Les motivations de Moskvin étaient également influencées par ses croyances ésotériques et son intérêt pour la magie noire. Il aurait même essayé de créer des formules et des rituels qui, selon lui, pourraient ressusciter ces corps. De plus, Moskvin, célibataire et sans enfant, a souvent parlé de son désir de fonder une famille. Cette pulsion inassouvie semble s’être transformée en une forme tordue d’adoption posthume.

L’Arrestation et le Jugement

En 2011, les autorités ont finalement arrêté Moskvin après une enquête sur la profanation de tombes dans la région de Nijni Novgorod. Les voisins avaient également signalé à plusieurs reprises une étrange odeur émanant de son appartement, mais personne n’aurait pu imaginer l’horreur qui s’y cachait. Lors de son arrestation, il a immédiatement confessé ses actes, les décrivant sans la moindre émotion. La police a découvert dans son appartement des journaux intimes détaillant ses activités, ainsi que des photos des sépultures qu’il avait profanées.

En 2012, le tribunal a jugé Moskvin inapte à comparaître en raison de son état mental et l’a envoyé en traitement psychiatrique forcé. Depuis lors, il est interné dans un hôpital psychiatrique russe, et sa libération est régulièrement refusée à chaque réexamen de son cas. En 2020, il a de nouveau demandé sa libération, affirmant qu’il avait été guéri, mais les autorités ont rejeté cette demande, invoquant toujours le danger potentiel qu’il représente pour la société.

Conclusion : Un Mystère Non Résolu

L’histoire d’Anatoly Moskvin est un rappel inquiétant de la façon dont l’obsession, la maladie mentale et les croyances ésotériques peuvent se combiner pour créer des actes de pure terreur. Moskvin n’est pas un simple criminel, mais une énigme vivante qui reflète les profondeurs insondables de l’esprit humain. Son cas est un exemple frappant de l’intersection entre le paranormal et le psychologique, soulevant des questions sur les limites de la science dans l’explication des comportements humains les plus extrêmes.

Si son histoire nous fascine, elle nous met également au défi de comprendre l’inexplicable et de questionner la nature de l’obsession, du deuil et de la folie. Anatoly Moskvin reste un mystère non résolu, un spectre errant à la frontière de la raison et de l’irrationnel.