Ettore Majorana était un physicien italien de génie, considéré comme l’un des pères de la physique des particules. Il est surtout connu pour ses travaux sur les neutrinos, des particules élémentaires neutres qui interagissent très faiblement avec la matière. Il a proposé en 1937 l’existence de particules qui seraient à la fois des neutrinos et des antineutrinos, appelées aujourd’hui neutrinos de Majorana. Ces particules pourraient expliquer certains phénomènes cosmologiques, comme la matière noire ou l’asymétrie entre la matière et l’antimatière dans l’univers.
Ettore Majorana est né le 5 août 1906 à Catane, en Sicile, dans une famille aisée et cultivée. Il a montré très tôt des aptitudes exceptionnelles pour les mathématiques et la physique, qu’il a étudiées à l’université de Rome sous la direction d’Enrico Fermi, le chef de file de la physique italienne. Il a obtenu son doctorat en 1929, à l’âge de 23 ans, et a publié neuf articles scientifiques entre 1928 et 1933, qui ont marqué l’histoire de la physique. Il a notamment contribué à la théorie de l’atome, à la mécanique quantique, à la théorie des champs et à la physique nucléaire.
En 1933, il a cessé de publier et s’est retiré de la vie scientifique, se consacrant à des études plus philosophiques et religieuses. Il souffrait de troubles psychologiques, notamment de dépression et de mélancolie. Il était également préoccupé par les conséquences éthiques et politiques de la recherche nucléaire, qui pouvait conduire à la fabrication d’armes de destruction massive. Il a refusé plusieurs offres de postes prestigieux, comme celui de professeur à l’université de Naples, qu’il a finalement accepté en 1938, sous la pression de ses collègues et de sa famille.
Le 25 mars 1938, il a quitté Rome pour se rendre à Naples, où il devait donner son premier cours. Il a envoyé une lettre à son directeur, Antonio Carrelli, dans laquelle il annonçait son intention de disparaître. Il a écrit : “Je me suis décidé à prendre une décision irrévocable, qui ne comporte pas de possibilité de retour. Je vous demande de me pardonner, ainsi qu’à tous ceux qui sont intéressés par moi, si je ne donne pas d’explications plus détaillées”. Il a ensuite pris un bateau pour Palerme, mais il n’est jamais arrivé à destination. Son corps n’a jamais été retrouvé, et son sort reste un mystère.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer sa disparition. Certains pensent qu’il s’est suicidé en se jetant à la mer, par désespoir ou par remords. D’autres croient qu’il a été assassiné par des agents secrets, italiens ou étrangers, qui voulaient s’emparer de ses connaissances nucléaires. D’autres encore supposent qu’il a simulé sa mort et qu’il a vécu sous une fausse identité, peut-être dans un monastère, où il aurait continué ses recherches en secret. Plusieurs témoignages ont affirmé l’avoir reconnu après sa disparition, en Italie ou à l’étranger, mais aucun n’a été confirmé.
La disparition d’Ettore Majorana reste l’une des plus grandes énigmes de l’histoire de la science. Elle a inspiré de nombreux romans, films, pièces de théâtre et documentaires. Elle a aussi suscité l’intérêt de nombreux chercheurs, qui ont tenté de retrouver sa trace ou de comprendre sa personnalité complexe et fascinante. Ettore Majorana a laissé derrière lui un héritage scientifique immense, qui continue d’influencer la physique moderne et qui pourrait révéler des secrets fondamentaux sur la nature de la matière et de l’univers.
Il ne serait pas mort comme beaucoup le pensent !
L’affaire a été réouverte en mars 2011, les médias italiens annoncent que le bureau du procureur de Rome a rapporté l’ouverture d’une enquête, à la suite de déclarations faites par un témoin ayant rencontré Majorana à Buenos Aires dans les années suivant la Seconde Guerre mondiale.
Le 7 juin 2011, les médias italiens annoncent que le Reparto investigazioni scientifiche (it) de la Carabinieri a analysé la photographie d’un homme, prise en Argentine en 1955, et a trouvé dix points de concordance avec le visage de Majorana.
Le 4 février 2015, le bureau du procureur de Rome a publié un communiqué déclarant que Majorana était vivant entre 1955 et 1959, vivant à Valencia, au Venezuela.
Le Bureau a déclaré que l’affaire était officiellement close, puisque aucune preuve pénale liée à sa disparition n’a été trouvée, indiquant que celle-ci était probablement un choix personnel.
Cela s’appelle aujourd’hui « le droit à l’oubli ».
Max