Le Dr Gustave Geley (1868-1924) était un médecin français qui s’intéressait aux phénomènes paranormaux et au spiritisme. Il fut le fondateur et le directeur de l’Institut Métapsychique International, un laboratoire de recherches sur les manifestations de l’au-delà. Parmi ses expériences les plus célèbres, il y a celles qu’il réalisa avec le médium polonais Franek Kluski (1874-1944), qui avait la capacité de produire des matérialisations de formes humaines à partir d’une substance appelée ectoplasme.

L’ectoplasme est un terme inventé par le physicien et prix Nobel Charles Richet pour désigner une matière fluide et lumineuse qui émanerait du corps des médiums et qui pourrait prendre des formes variées, comme des visages, des mains, des animaux ou des objets. L’existence de l’ectoplasme est controversée et n’a jamais été prouvée scientifiquement, mais certains chercheurs comme le Dr Geley y voyaient la preuve d’une réalité supérieure et d’une survie de l’âme après la mort.

Le Dr Geley voulait obtenir des preuves tangibles et durables de ces manifestations ectoplasmiques, et pour cela, il eut l’idée de réaliser des moulages de paraffine des parties du corps matérialisées par le médium. Il organisa 14 séances expérimentales à Paris, du 8 novembre au 31 décembre 1920, avec la participation de Franek Kluski et de plusieurs témoins, dont le professeur Richet. Les conditions de contrôle étaient très strictes : le médium était fouillé, vêtu d’un pyjama blanc, attaché à une chaise et surveillé en permanence. Un baquet contenant de la paraffine fondue était placé près de lui, et il était prié de demander aux entités qui se manifestaient de plonger une partie de leur corps dans la paraffine, puis de se dématérialiser. Ainsi, on obtenait des gants de paraffine, dans lesquels on coulait du plâtre pour les renforcer.

Les résultats furent stupéfiants : on obtint neuf moulages, dont sept de mains, un de pied et un du bas du visage. Les moulages étaient très détaillés, avec des empreintes digitales, des ongles, des rides, des poils, etc. Ils étaient aussi très petits, comme ceux d’un enfant de cinq à sept ans, alors que les formes matérialisées avaient l’aspect d’adultes. Le Dr Geley fit analyser les moulages par un expert en identification judiciaire, M. Bayle, qui confirma leur authenticité et exclut toute possibilité de fraude. Les moulages furent photographiés et exposés à l’Institut Métapsychique International, où ils sont encore conservés aujourd’hui.

Le Dr Geley poursuivit ses recherches avec Franek Kluski à Varsovie, en septembre 1921, où il obtint d’autres moulages, dont un buste entier d’une femme. Il publia ses observations dans un livre intitulé « L’Ectoplasmie et la Clairvoyance », en 1924, peu avant sa mort dans un accident d’avion. Ses travaux furent salués par certains de ses pairs, comme le psychologue Théodore Flournoy ou le philosophe Henri Bergson, mais critiqués par d’autres, qui les considéraient comme de la crédulité ou de la mystification. Aujourd’hui, les moulages ectoplasmiques du Dr Geley restent une énigme non résolue, qui défie l’explication rationnelle et qui fascine les amateurs de paranormal.