Les sorcières de Samlesbury sont trois femmes, Jane Southworth, Jennet Bierley et Ellen Bierley, du village de Samlesbury dans le Lancashire. Elles ont été accusées au début du XVIIe siècle par une fille de quatorze ans, Grace Sowerbutts, de pratiquer la sorcellerie. 

Le Procès 

Le 19 août 1612, au Lancaster Assizes, commença leur procès au milieu d’une série d’autres, en pleine chasse aux sorcières, qui s’étalèrent sur deux jours. De telles actions en justice étaient inhabituelles à l’époque en Angleterre à deux égards : le greffier de la cour publia le compte rendu du procès et le nombre d’accusés déclarés coupables et pendus fut de dix dans le Lancashire et d’un autre à York, nombre anormalement élevé. 

Parmi les accusations portées contre les femmes figuraient l’infanticide et le cannibalisme. En revanche, les autres accusés jugés aux mêmes Assizes, parmi lesquels figuraient les sorcières de Pendle, furent accusés de maleficium, c’est-à-dire de causer du tort par la sorcellerie. 

Le Verdict 

Les accusations contre les trois femmes s’effondrèrent « spectaculairement » lorsque Grace Sowerbutts fut reconnue par le juge être « l’outil du parjure d’un prêtre catholique ». 

Contexte Historique 

Le procès est un exemple clair des luttes religieuses de l’époque, il était « en grande partie de la propagande contre le catholicisme », voire un « procès-spectacle » cherchant à démontrer que le Lancashire, connu à l’époque pour être une région sauvage et anarchique, était en cours de purge non seulement des sorcières, mais aussi des « comploteurs papistes » (les catholiques). 

Jacques Ier, un Écossais qui arriva sur le trône d’Angleterre en 1603, s’intéressait vivement à la sorcellerie. Dans son livre de 1597, Daemonologie, il demandait à ses partisans de dénoncer et de poursuivre en justice tout adepte ou pratiquant de la sorcellerie. En 1604, un an après son intronisation, une nouvelle loi contre la sorcellerie fut votée : An Act against Conjuration, Witchcraft and dealing with evil and wicked spirits. Elle imposait la peine de mort à toute personne causant du tort par la magie ou exhumant des corps dans un but magique. 

Conclusion 

Les trois « sorcières » de Samlesbury vivaient au Lancashire, un comté anglais qui, à la fin du XVIe siècle, était perçu par les autorités de l’époque comme une région sauvage et anarchique. Leur procès est un exemple marquant de la chasse aux sorcières qui a eu lieu en Angleterre au début du XVIIe siècle, et de la manière dont les luttes religieuses de l’époque ont influencé ces événements..