Le Terrible Malleus Maleficarum…
Le Malleus Maleficarum, également connu sous le nom de « Marteau des sorcières », est l’un des ouvrages les plus sinistres de l’histoire de l’humanité.
Rédigé au XVe siècle par deux inquisiteurs dominicains, Heinrich Kramer et Jacob Sprenger, ce traité a jeté les bases de la persécution massive des prétendues sorcières en Europe. Son influence a été dévastatrice, conduisant à une hystérie collective, à des tortures et à des exécutions d’innombrables personnes, majoritairement des femmes, accusées de pactiser avec le diable.
Au XVe siècle, l’Europe était plongée dans une période de grande peur et d’incertitude. La peste noire avait dévasté le continent, les guerres ravageaient les régions et l’Église catholique cherchait à consolider son pouvoir. C’est dans ce climat de tension que le Malleus Maleficarum a été rédigé.
Le Malleus Maleficarum est divisé en trois parties distinctes. La première partie aborde la nature des sorcières, leurs pactes avec le diable, leur capacité à nuire aux autres et les raisons pour lesquelles elles sont principalement des femmes. La deuxième partie concerne les procédures légales pour enquêter sur les sorcières, les méthodes de torture et d’interrogatoire pour obtenir des aveux et les critères pour déterminer si quelqu’un est coupable de sorcellerie. La troisième partie expose les remèdes pour lutter contre les sorcières et donne des conseils sur la manière de les éradiquer.
Le Malleus Maleficarum a eu un impact considérable sur la chasse aux sorcières en Europe. Il a fourni aux tribunaux ecclésiastiques un guide détaillé sur la manière de mener des procès pour sorcellerie, légitimant ainsi les persécutions. De nombreuses personnes ont été accusées de sorcellerie sur la base des critères énoncés dans le traité, tels que des signes physiques supposément liés à leur alliance avec le diable.
Les conséquences de cette chasse aux sorcières ont été tragiques. Des milliers de personnes, principalement des femmes, ont été emprisonnées, torturées et exécutées. La chasse aux sorcières a créé une atmosphère de terreur et de suspicion généralisée, où personne n’était à l’abri d’accusations infondées.
Malgré son influence initiale, le Malleus Maleficarum a été critiqué par certains contemporains et au fil du temps, sa crédibilité a été remise en question. Certains membres de l’Église ont rejeté l’ouvrage, le jugeant trop extrême. Au fur et à mesure que la Renaissance s’est installée et que les idées rationnelles ont prévalu, la croyance en la sorcellerie a diminué.
Les origines de ce livre remontent au 5 décembre 1484, le pape Innocent VIII fait paraître la bulle Summis desiderantes affectibus, mettant en garde contre la sorcellerie. Ce document apporte de la légitimité aux deux inquisiteurs, Jacques Sprenger et Henri Institoris, qui s’attaquent alors au problème. Henri Institoris avait tenté de mener des procès en sorcellerie, notamment celui d’Helena Scheuberin dans la ville d’Innsbruck sans succès, et il tente par la suite de défendre ses idées en les publiant et en demandant le soutien de l’Église catholique, jusque-là très réservée sur la question. Les deux hommes publient le livre Malleus Maleficarum (Le Marteau des sorcières). Bien que rapidement condamné par l’Église catholique et mis à l’Index, l’ouvrage eut un large succès dans la lutte contre la sorcellerie chez les catholiques comme chez les protestants à l’époque moderne.
Dans l’Église catholique romaine, l’« Index » a désigné le répertoire des ouvrages jugés contraires à la foi et à la morale. Leur lecture, généralement interdite aux fidèles, n’était autorisée que pour des raisons professionnelles ou pastorales.
Helena Scheuberin est une femme autrichienne accusée de sorcellerie en 1485. Elle est accusée d’avoir utilisé la magie pour tuer le chevalier Jörg Spiess. Tombé malade, son médecin lui aurait intimé de ne pas continuer à rendre visite à Helena Scheuberin pour éviter de se faire assassiner. Pendant le procès, six autres femmes sont impliquées et accusées de sorcellerie.
Son procès et son acquittement, grâce à l’action de l’évêque Georg Golser, conduisent Heinrich Kramer, insatisfait de l’issue du procès, à écrire le Malleus Maleficarum, publié deux ans plus tard après le procès.
Helena Scheuberin et les six autres femmes sont toutes soit libérées ou reçoivent une condamnation mineure sous forme de pénitence.
Le fonctionnement même de l’Inquisition (promulgation d’édits obligeant à la dénonciation, tenue et conservation de registres sur toutes les dénonciations, procédure soumise au secret) en fait une formidable outil de répression dont le pouvoir religieux et royal usera.
Selon les époques, l’Inquisition sert ou combat le pouvoir politique. En France, l’inquisition médiévale, dans ses débuts, est principalement au service du pape, qui tente de rasseoir son autorité et de lutter contre les hérésies, et le roi s’opposera parfois à la rigueur de la répression.
De nos jours :
1998 : le pape Jean-Paul II décide d’ouvrir les archives concernant l’Inquisition et l’Index dans les Archives secrètes du Vatican.
1998 : le Vatican lance les premiers travaux de recherche sur l’Inquisition ; un Symposium international est organisé sur l’Inquisition (29-31 octobre).
2000 : sous la présidence du cardinal Ratzinger, repentance officielle de l’Église catholique contre les excès de l’Inquisition.
2004 : premiers résultats de l’étude menée par le Vatican sur l’Inquisition et réactions.
Malgré toutes ces « bonnes intentions » cela a-t-il changer la face du monde ?
L’église reste malgré tout empêtrée dans d’autres scandales tous aussi graves que l’inquisition et le nombre de fidèles ne cesse de diminuer. Peut-on parler d’une ouverture des consciences ?
Qu’elle se rassure, il y aura toujours des grenouilles de bénitier pour la messe du dimanche matin.
Max