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Quand la science interroge la conscience — et la vie après la vie

Par Nefer · 8 décembre 2025

Depuis toujours, les récits d’expériences aux frontières de la mort fascinent : lumière aveuglante, sensation de flotter hors du corps, impression d’entrer dans un espace “entre-deux” où l’on frôle l’au-delà. Ces témoignages, appelés expériences de mort imminente (EMI ou NDE), ont longtemps été associés au mystique, au religieux ou au paranormal.

Mais en 2025, la science ose enfin s’aventurer sur ce terrain vertigineux. Un nouveau modèle neuroscientifique, conçu pour expliquer la mécanique interne des EMI, propose un cadre ambitieux : le modèle NEPTUNE, pour Neurophysiological Evolutionary Psychological Theory Understanding Near-Death Experience.

Cette théorie explore l’idée que le cerveau, poussé au bord de l’effondrement, produit des perceptions intenses, parfois transcendantes, en raison de perturbations extrêmes. Mais elle laisse aussi la porte entrouverte à des pistes encore plus mystérieuses, comme celle d’une conscience universelle.

Le modèle NEPTUNE : comment le cerveau fabrique une EMI

Un cerveau en crise

Lorsqu’un individu subit un choc majeur — arrêt cardiaque, privation d’oxygène, traumatisme sévère — le cerveau entre en état de détresse. Il manque d’oxygène, se charge en dioxyde de carbone, dérègle sa chimie interne. Cette crise provoque une cascade d’altérations sensorielles et cognitives.

Suractivation paradoxale

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, certaines zones ne s’éteignent pas immédiatement. Le précuneus et des régions du cortex pariétal, liées à la conscience de soi et au schéma corporel, peuvent au contraire connaître une activité désordonnée, comme un dernier éclair.

Ce phénomène pourrait expliquer :

  • la sensation de sortir de son corps,
  • l’impression de flotter au-dessus de la scène,
  • les visions de tunnels lumineux,
  • la revue accélérée de souvenirs,
  • la perception d’une réalité plus vaste que celle du quotidien.

Parallèles avec d’autres états modifiés

Les EMI partagent des traits avec des expériences naturelles ou induites : rêves lucides, méditation profonde, psychédéliques, dissociation traumatique. Dans tous ces états, la conscience se reconfigure, parfois de manière spectaculaire.

La conscience universelle : quand l’EMI ouvre vers un esprit plus vaste

Cependant, l’article qui t’a inspiré ce travail met en lumière une approche encore plus audacieuse : l’idée que les EMI pourraient être le signe d’un contact fugace avec une conscience fondamentale.

Selon ce modèle, la conscience ne serait pas seulement un produit du cerveau. Elle serait un élément intrinsèque de la structure de l’univers — un champ omniprésent, que le cerveau ne ferait qu’interpréter et canaliser.

Lorsque le cerveau s’effondre ou perd brutalement ses capacités filtrantes, il pourrait laisser apparaître :

  • un sentiment d’unité avec tout ce qui existe,
  • une perception expansée, quasi cosmique,
  • une dissolution complète du soi,
  • une sensation d’immersion dans une lumière “vivante”, consciente,
  • une compréhension instantanée, non verbale, du monde et de la mort.

Ces témoignages d’expansion, souvent rapportés dans les EMI, ne seraient plus le simple produit d’un cerveau en détresse, mais la révélation furtive d’un champ de conscience universel. Une hypothèse encore marginale, certes, mais suffisamment cohérente pour être discutée dans certains cercles scientifiques.

Elle remet en question un présupposé largement admis :

et si la conscience ne disparaissait pas avec l’effondrement du cerveau ?

Ce que la théorie explique… et ce qu’elle ne peut pas expliquer

Le modèle NEPTUNE fournit des explications robustes pour de nombreux aspects des EMI :

  • visions lumineuses et tunnels,
  • sorties de corps,
  • perceptions altérées du temps,
  • émotions intenses et positives,
  • réactivation chaotique des souvenirs.

Mais d’autres éléments demeurent énigmatiques :

  • rencontres avec des proches décédés,
  • messages perçus comme “externes”,
  • impressions d omniscience,
  • cohérence des récits dans des cas de conscience clinique absente.

Ces zones grises sont précisément celles dans lesquelles s’insinue la théorie de la conscience universelle — une tentative de combler ce que la biologie seule ne parvient pas à expliquer.

Un pont fragile entre science et mystère

Les EMI se situent à la frontière du vérifiable et de l’indicible. Le modèle NEPTUNE apporte de la rigueur, mais il n’éteint pas l’étrangeté. La conscience universelle, elle, offre un souffle métaphysique, sans verser dans le dogme ou la croyance pure.

Pour les chercheurs comme pour les passionnés d’inexpliqué, cette double approche dessine un paysage fascinant :

une rencontre entre le cerveau en crise…

et un possible horizon de conscience plus vaste.

Conclusion : une science en quête de lumière

La théorie NEPTUNE est l’une des explications les plus complètes et sérieuses des expériences de mort imminente. Elle ancre ces phénomènes dans la biologie, tout en reconnaissant la limite actuelle de la compréhension scientifique.

La notion de conscience universelle, elle, rappelle que les EMI ne sont peut-être pas seulement un effondrement… mais une ouverture. Une brèche. Une possibilité.

Tant que la science n’aura pas percé tous les mystères de la conscience, la mort restera ce seuil fascinant, ce miroir encore opaque — et nous, curieux du monde invisible, continuerons d’y plonger nos regards.

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