L’été 1972 restera marqué dans les annales de la petite ville de Defiance, dans l’État de l’Ohio. Cette année-là, plusieurs témoins jurèrent avoir aperçu une créature mi-homme, mi-loup, rôdant près des voies ferrées. Plus troublant encore : le monstre portait… un pantalon en jean et maniait une planche de bois comme une arme.
Cette apparition, documentée par la presse locale, fut rapidement baptisée The Defiance Werewolf Case — « L’affaire du loup-garou de Defiance ». Et contrairement à d’autres rumeurs rurales, celle-ci mobilisa la police, les cheminots et plusieurs habitants de la ville.
Les nuits de terreur : l’été du Dogman
Tout commença en juillet 1972, alors que trois employés du réseau ferroviaire travaillaient de nuit près de la 5e rue. L’un d’eux, nommé Ted Davis, rapporta qu’une créature bipède, couverte de poils et haute de plus de deux mètres, avait surgi de l’obscurité et tenté de l’attaquer avec une planche.
Selon Davis, la bête semblait douée d’une intelligence humaine, se déplaçait sur deux jambes et grognait d’une manière profondément inhumaine. Lorsqu’il voulut riposter, l’être disparut dans les fourrés en poussant un cri guttural.
Quelques jours plus tard, deux autres agents du rail affirmèrent à leur tour avoir vu la même silhouette sous la lumière de la lune. Tous décrivirent le même accoutrement improbable : un jean déchiré et une allure hybride évoquant un homme-loup.
Une enquête sous la pleine lune
Le chef de la police locale, Donald Breckler, prit l’affaire suffisamment au sérieux pour ouvrir une enquête officielle. Il confirma aux journalistes que plusieurs témoins indépendants avaient rapporté des faits similaires — sans aucun lien entre eux.
« Nous ne pensons pas à une farce », déclara-t-il à l’époque. « Ce que ces hommes ont vu les a profondément bouleversés. »
Les autorités menèrent des patrouilles de nuit, mais ne trouvèrent ni traces ni empreintes nettes. Seule une série d’empreintes confuses, mêlant des marques de bottes et de griffes, fut relevée près des rails.
Un Dogman avant l’heure ?
Aujourd’hui, beaucoup voient dans le loup-garou de Defiance un précurseur du Dogman, cette créature légendaire du folklore américain, mi-chien mi-homme, signalée surtout dans le Midwest et le Michigan.
La description du témoin – un être musclé, velu, bipède et partiellement vêtu – correspond en tout point aux récits modernes de Dogmen.
Fait troublant : en 1972, d’autres signalements de créatures similaires furent rapportés dans l’Ohio, le Michigan et même le Wisconsin. Certains ufologues et cryptozoologues évoquent une vague d’apparitions lupines, peut-être liée à des cycles lunaires ou à des expériences militaires top secrètes.
Le cinéma s’en empara aussi : plusieurs chercheurs pensent que cette affaire aurait inspiré Stephen King et le film “Silver Bullet” (1985), où un pasteur se transforme en loup-garou dans une petite ville américaine frappée par la terreur.
Entre folklore et frisson
Le mystère du Defiance Werewolf n’a jamais été résolu. Était-ce une mauvaise blague, une hallucination collective, ou une manifestation d’un être venu d’ailleurs ?
Les témoins, eux, n’ont jamais varié dans leurs récits. Cinquante ans plus tard, certains habitants racontent encore, à voix basse, que les hurlements résonnaient près des rails les nuits de pleine lune…
Et dans l’imaginaire américain, le Dogman de Defiance continue de hanter les routes et les forêts de l’Ohio — rappel qu’entre les ombres et la réalité, la frontière reste mince.
