Le mystérieux cas de Henry John Brophy : un enfant hanté par l’invisible
Au début du XXe siècle, à Madison, dans l’État du Wisconsin, une série d’événements inexpliqués allait marquer la vie d’un jeune garçon du nom de Henry John Brophy, affectueusement appelé « petit Johnny ». Ce dernier, orphelin de père, vivait avec ses grands-parents, les Cot Lund, dans une maison cossue, tandis que sa mère s’était remariée et résidait dans une ville voisine.
Les premiers signes de l’invisible
Tout bascula en mars 1909, lorsque Johnny, alors âgé de 11 ans, fut la cible d’étranges agressions invisibles. Le 9 mars, une boule de neige lancée avec une force inhabituelle le projeta au sol. Bien qu’il se soit précipité à la recherche du coupable, la rue était déserte. Le lendemain, l’événement se répéta, cette fois sous les yeux de ses grands-parents, incapables de trouver la moindre explication rationnelle.
Puis, le 11 mars, alors que la famille dînait paisiblement, de petits objets – tasses, bobines de fil, morceaux de savon – se mirent à voler dans la pièce, comme animés par une force invisible. La scène glaça les convives, mais ce n’était qu’un prélude à des manifestations plus intenses.
Un poltergeist incontrôlable
Lorsque la mère de Johnny vint en ville pour assister à des funérailles, elle s’arrêta chez ses parents et fut témoin à son tour des phénomènes. Cette fois, les manifestations gagnèrent en violence : des meubles lourds se déplaçaient d’eux-mêmes, semant la panique. Le grand-père du garçon, terrassé par la frayeur, manqua de succomber à une crise cardiaque.
Dépassée, la famille fit appel à un prêtre, le moine Mostrom, qui décida de conjurer la présence malveillante en priant et en jouant des hymnes religieux à l’orgue. Mais l’entité réagit avec une colère palpable : un couteau fut projeté avec force dans le parquet, suivi de près par une épingle à chapeau. Les portes claquaient, les ampoules explosaient et les vis des charnières se dévissaient seules.
Johnny, le catalyseur du phénomène ?
Petit à petit, un schéma se dessina : l’activité surnaturelle semblait se concentrer autour de Johnny. Ses grands-parents crurent d’abord à des farces, mais les faits dépassaient largement les possibilités d’un enfant. Certains avancèrent une hypothèse liée à l’électricité ou à l’hypnose, tandis que d’autres le suspectèrent d’être un médium inconscient de ses capacités.
Pour éprouver la théorie, Johnny fut envoyé chez son oncle Andrew à Springfield. L’expérience fut concluante : dès son arrivée, un seau d’eau se mit à tourner sur lui-même et un miroir se décrocha du mur. Le phénomène n’était donc pas circonscrit à un lieu, mais bien attaché à l’enfant lui-même.
L’isolement et la curiosité du public
La notoriété de Johnny s’étendit rapidement, lui attirant autant la curiosité des journalistes que la méfiance des habitants. Les commerçants redoutaient sa présence : des bonbons tombaient des étagères lorsqu’il entrait, et les chats eux-mêmes semblaient le fuir.
Un médecin, George Kingsley, suggéra que Johnny était un médium très puissant incapable de maîtriser son don. Un spirite affirmé d’ailleurs percevoir autour de lui trois esprits : deux femmes et un homme. Devant l’afflux de curieux, le grand-père du garçon exigea qu’on lui fiche la paix.
Une vie redevenue normale ?
Avec le temps, les manifestations s’atténuèrent, bien qu’elles ne cessèrent jamais totalement. En 1917, Johnny, alors adulte et marié, semblait avoir laissé derrière lui cet épisode mystérieux. Mais la question demeure : était-il la victime d’une force surnaturelle ou bien le simple vecteur involontaire d’un phénomène inexpliqué ?
Ce cas, bien que documenté par des journaux d’époque, n’a jamais reçu d’explication définitive. Henry John Brophy reste un mystère fascinant du paranormal, à la croisee des sciences occultes et des phénomènes inexpliqués.