L’affaire paranormale de Vallecas : le cas Veronica (1991)
L’affaire de Vallecas, qui s’est déroulée dans les années 1990 à Madrid, en Espagne, est devenue l’un des cas paranormaux les plus emblématiques et troublants de l’époque. Elle a inspiré des œuvres de fiction, dont le film Verónica (2017) de Paco Plaza. Cet événement, impliquant la jeune Veronica, un ouija et une série de phénomènes inexpliqués, continue de fasciner les amateurs de mystères et les enquêteurs paranormaux.
Le contexte : une séance de spiritisme qui tourne mal
L’histoire commence en 1990, lorsqu’une adolescente nommée Estefanía Gutiérrez Lázaro, souvent associée au prénom fictif « Veronica », décide avec quelques amis de tenter une séance de spiritisme à l’aide d’une planche ouija. Cette séance aurait été organisée dans le but de contacter l’esprit d’un ancien petit ami décédé dans un accident de moto.
La session se déroule au sein de l’école de la jeune fille, un choix inhabituel et téméraire. Pendant la séance, plusieurs témoins affirment qu’un professeur serait intervenu, interrompant brutalement le rituel. Ce brusque arrêt aurait entraîné la cassure du verre utilisé comme pointeur, et une fumée noire aurait été aperçue s’élevant du verre brisé avant de disparaître dans les narines d’Estefanía.
Dès cet instant, la vie de l’adolescente bascule.
La descente aux enfers
Peu après cet événement, Estefanía commence à manifester des comportements inquiétants. Elle est sujette à des crises convulsives, des hallucinations et des troubles du sommeil. Selon ses parents, elle affirmait voir des ombres menaçantes qui tentaient de l’attaquer. Elle parlait également de voix qui l’appelaient, l’incitant à faire des choses qu’elle refusait de révéler.
Les médecins, bien qu’interpellés par son état, ne parviennent pas à diagnostiquer une cause médicale précise. Sa famille, quant à elle, commence à penser qu’Estefanía est victime d’une possession ou d’un phénomène surnaturel lié à la séance de ouija.
Après plusieurs mois de souffrances, Estefanía décède subitement en 1991 dans des circonstances inexpliquées. L’autopsie ne révèle aucune anomalie spécifique qui pourrait expliquer sa mort.
Les phénomènes après sa mort
C’est après le décès d’Estefanía que l’affaire de Vallecas prend une tournure encore plus troublante. La famille Gutiérrez rapporte une série d’événements paranormaux qui se déroulent dans leur appartement, situé au numéro 8 de la rue Luis Marín à Vallecas.
Parmi les phénomènes décrits :
- Des portes qui s’ouvrent et se ferment d’elles-mêmes.
- Des appareils électriques qui s’allument ou s’éteignent sans intervention humaine.
- Des ombres humanoïdes qui traversent les pièces ou apparaissent dans les coins sombres.
- Des bruits sourds, des murmures, et des cris inexpliqués la nuit.
Les parents affirment également qu’une photo d’Estefanía, placée sur un meuble, aurait pris feu spontanément, laissant intact le cadre mais brûlant le visage de l’adolescente.
L’intervention de la police
Le point culminant de cette affaire survient le 27 novembre 1992, lorsque la famille, terrorisée, appelle la police pour signaler des événements inexpliqués. Le rapport officiel, rédigé par l’inspecteur José Pedro Negri, reste célèbre dans les archives des phénomènes paranormaux.
Les policiers dépêchés sur place auraient eux-mêmes observé certains phénomènes étranges, notamment des bruits inexpliqués et des objets se déplaçant sans raison apparente. L’inspecteur Negri a consigné dans son rapport des observations détaillées, affirmant que plusieurs de ces événements ne pouvaient être expliqués rationnellement.
Hypothèses et controverses
L’affaire de Vallecas suscite encore aujourd’hui de vifs débats. Plusieurs hypothèses ont été avancées :
- Un phénomène paranormal réel : Selon cette théorie, Estefanía aurait ouvert une porte vers une autre dimension ou aurait attiré des entités malveillantes lors de la séance de ouija.
- Une crise familiale amplifiée par des croyances : Certains sceptiques estiment que les parents, traumatisés par la mort de leur fille, auraient involontairement exagéré ou mal interprété des événements ordinaires.
- Un cas de psychose collective : Les phénomènes observés pourraient résulter d’une hystérie collective au sein de la famille, exacerbée par le stress et les émotions liées au décès d’Estefanía.
Héritage et fascination
Malgré les doutes et les critiques, l’affaire de Vallecas reste l’une des plus documentées et intrigantes de l’histoire du paranormal espagnol. Les archives policières, les témoignages et l’impact culturel, notamment à travers le cinéma, ont solidifié sa place dans les annales des mystères inexpliqués.
Pour les amateurs de paranormal, elle représente un exemple captivant des dangers potentiels des séances de spiritisme et des frontières floues entre science, croyance et surnaturel. Les questions restent ouvertes : qu’est-il réellement arrivé à Estefanía ? Était-elle victime d’un phénomène surnaturel, ou l’explication réside-t-elle dans le domaine du psychologique et du symbolique ?
Conclusion
L’affaire de Vallecas est un rappel troublant de l’attrait et des risques que les mystères occultes peuvent représenter. Elle continue de hanter les esprits, tout comme les ombres qui auraient hanté l’appartement de la famille Gutiérrez, laissant une empreinte durable dans la mémoire collective.