Le miroir de Myrtles est un miroir qui se trouve dans une ancienne plantation en Louisiane, réputée hantée. Selon la légende, le miroir serait maudit, car il refléterait les visages et les mains de fantômes, qui seraient ceux des anciens esclaves assassinés sur les lieux. Quelle est l’origine de cette histoire ? Quels sont les faits qui la soutiennent ? Quelle est la part de vérité et de fantasme dans ce phénomène paranormal ? Cet article tente de faire le point sur cette énigme américaine.

L’origine de la légende : la plantation Myrtles, un lieu chargé d’histoire et de drames

La plantation Myrtles se trouve à St-Francisville, en Louisiane, et elle a longtemps été considérée comme l’une des maisons les plus hantées d’Amérique. La rumeur rapporte que 10 meurtres auraient eu lieu dans la vieille bâtisse, qui serait hantée d’au moins 12 fantômes. L’histoire de la plantation remonte au XVIIIe siècle, lorsque David Bradford, un avocat impliqué dans la révolte du whisky, s’installa sur le domaine et y construisit une maison de huit pièces, nommée Laurel Grove. Après sa mort, en 1808, sa veuve vendit la propriété à Clark Woodroff, un de ses anciens élèves, qui épousa sa fille, Sarah. Le couple eut trois enfants, mais Sarah et deux de ses filles moururent en 1823, probablement de la fièvre jaune. Clark Woodroff se remaria avec Mary Cobb, avec qui il eut quatre autres enfants, mais il fut assassiné en 1851 par un inconnu.
La plantation changea ensuite plusieurs fois de propriétaires, jusqu’à ce qu’elle soit acquise en 1891 par William Winter, un avocat qui y vécut avec sa femme, Frances, et leurs six enfants. William Winter fut lui aussi tué, en 1871, par un homme armé qui lui tira dessus depuis le porche de la maison. Il réussit à monter les 17 marches de l’escalier, avant de s’effondrer dans les bras de sa femme. Depuis, on entendrait parfois le bruit de ses pas sur les marches, comme s’il revivait son agonie.
La plantation fut ensuite transformée en pension de famille, puis en musée, et enfin en bed and breakfast, par ses actuels propriétaires, John et Teeta Moss, qui l’ont rebaptisée Myrtles, en référence aux arbres qui ornent le jardin. La maison a conservé son style colonial, avec ses meubles d’époque, ses portraits de famille, et son fameux miroir, qui attire l’attention des visiteurs et des chasseurs de fantômes.

Les faits qui soutiennent la légende : le miroir, un objet qui aurait piégé les âmes des défunts

Le miroir de Myrtles est un grand miroir rectangulaire, encadré de bois doré, qui se trouve dans le hall d’entrée de la maison. Il aurait été offert à Sarah Woodroff par son père, David Bradford, et il aurait plus de 200 ans. Ce miroir serait le témoin de la tragédie qui frappa la famille Woodroff, lorsque Sarah et ses deux filles furent empoisonnées par une servante nommée Chloe, qui voulait se venger de son maître, Clark Woodroff, qui l’avait répudiée. Selon la coutume, les miroirs devaient être recouverts après un décès, mais la légende raconte qu’après leur empoisonnement, celui-ci fut négligé. Le miroir aurait donc piégé leurs esprits, et depuis, on pourrait parfois apercevoir leurs silhouettes dans le miroir, ou l’empreinte de leurs mains.

Et de nombreuses photographies semblent confirmer cette hypothèse. En effet, certains visiteurs ont capturé des images troublantes, où l’on distingue des formes humaines, des visages, ou des mains, derrière la glace. Certains pensent qu’il s’agit de Sarah et de ses filles, d’autres qu’il s’agit des esclaves tués sur la plantation, ou encore de William Winter, le dernier propriétaire assassiné. Quoi qu’il en soit, le miroir semble renfermer un mystère, qui défie la logique et la raison.


La part de vérité et de fantasme : une légende urbaine alimentée par l’imagination

Le miroir de Myrtles est-il vraiment maudit, ou n’est-ce qu’une légende urbaine ? Difficile de trancher, tant les éléments sont flous et contradictoires. Les témoignages des visiteurs sont-ils crédibles ou influencés ? Les photographies sont-elles authentiques ou truquées ? Le miroir est-il un phénomène naturel ou surnaturel ? Quelle est la nature des entités reflétées ? Autant de questions qui restent sans réponse, et qui alimentent le mystère.
Ce qui est certain, c’est que la légende du miroir a été relayée et amplifiée par les médias, qui ont consacré de nombreux reportages, articles, livres, films, séries, et même des jeux vidéo, à ce sujet. Le miroir est ainsi devenu un objet culte, qui attire les touristes et les curieux, et qui fait partie du patrimoine historique et culturel de la Louisiane.
Le miroir de Myrtles est donc une légende urbaine, qui mêle histoire, drame, paranormal, ésotérisme, psychologie, et qui reflète les croyances, les peurs, les rêves, les fantasmes, les espoirs, les interrogations, les aspirations, de ceux qui le regardent, le croient, le contestent, ou le transforment. Une légende qui, comme toutes les légendes, révèle quelque chose de l’âme humaine.