Hélène Jégado est une figure sinistre de l’histoire criminelle française du 19e siècle, connue sous le nom de « l’empoisonneuse bretonne ». Née le 9 octobre 1803 à Plouhinec, dans le département du Morbihan en Bretagne, elle a acquis une notoriété macabre en commettant une série d’empoisonnements sur une période de plusieurs décennies.

Hélène Jégado est issue d’une famille modeste, et elle a passé une grande partie de sa jeunesse dans un orphelinat. Très tôt, elle a montré un intérêt pour la médecine et les plantes médicinales, ce qui l’a conduite à travailler comme domestique dans différentes maisons, où elle avait souvent accès à la cuisine et aux réserves d’herbes et de médicaments.

La première victime documentée d’Hélène Jégado était son amie d’enfance, Rosalie Sarrazin, décédée en 1833. Cette mort a été attribuée à une crise d’apoplexie, mais ce n’était que le début d’une série de décès suspects dans son sillage. Hélène Jégado a continué à travailler comme domestique dans diverses maisons en Bretagne, où elle a empoisonné de manière systématique ses employeurs et leurs familles.

Hélène Jégado utilisait principalement de l’arsenic pour empoisonner ses victimes. Elle mélangeait subrepticement de petites quantités de cette substance toxique dans la nourriture ou les boissons de ses victimes, provoquant des symptômes de maladie grave tels que des douleurs abdominales, des vomissements et des convulsions. Ces symptômes étaient souvent confondus avec d’autres maladies courantes de l’époque, ce qui rendait difficile la détection de son crime.

L’implication d’Hélène Jégado dans les empoisonnements n’a été révélée qu’en 1851, lorsque les autorités ont finalement commencé à enquêter sur la série de morts suspectes survenues autour d’elle. Une exhumation des corps de certaines de ses victimes a révélé des niveaux mortels d’arsenic, ce qui a conduit à son arrestation en 1851.

Le procès d’Hélène Jégado a été largement médiatisé, car elle était considérée comme l’une des premières tueuses en série de l’histoire de la France. Elle a été jugée coupable de nombreux meurtres et condamnée à la peine de mort. Le 26 février 1852, elle a été exécutée par décapitation à Rennes.

L’affaire d’Hélène Jégado a suscité un grand intérêt et a été largement couverte par les médias de l’époque. Elle a laissé une marque indélébile dans l’histoire criminelle française en tant que l’une des criminelles les plus prolifiques et mystérieuses. Son cas a également contribué à l’évolution de la médecine légale et de la toxicologie en France, mettant en lumière l’importance de la détection des empoisonnements.

En conclusion, Hélène Jégado, l’empoisonneuse bretonne, reste un personnage sombre et fascinant de l’histoire criminelle française. Sa vie marquée par la tragédie, la manipulation et la violence continue de susciter l’intérêt et l’horreur de ceux qui étudient les crimes historiques.