Les Morgellons sont une condition médicale controversée et mal comprise qui suscite de nombreux débats dans la communauté médicale. Le terme « Morgellons » a été utilisé pour décrire un ensemble de symptômes inhabituels, notamment des démangeaisons intenses, des lésions cutanées et des filaments qui semblent se développer sous la peau.
Les premiers cas de Morgellons ont été signalés dans les années 2000, principalement aux États-Unis, et depuis lors, la condition a été le sujet de nombreuses discussions et controverses. Les personnes atteintes de Morgellons rapportent souvent des sensations de picotements ou de brûlure sur la peau, ainsi que la présence de filaments, de fibres ou d’autres structures ressemblant à des parasites.
La nature exacte des Morgellons est encore inconnue et aucun consensus scientifique n’a été atteint quant à leur origine. Certains professionnels de la santé considèrent les Morgellons comme un symptôme de troubles psychiatriques tels que la dermatillomanie (le fait de se gratter ou de s’arracher la peau de manière compulsive) ou le trouble délirant parasitaire, tandis que d’autres suggèrent qu’il pourrait s’agir d’une nouvelle maladie dermatologique non identifiée.
Les partisans de l’existence des Morgellons soulignent la réalité des symptômes physiques ressentis par les patients et mettent en avant des preuves anecdotiques, telles que la présence de filaments sous la peau, qui peuvent être observés et documentés. Ils soutiennent également que les Morgellons pourraient être liés à des infections bactériennes ou fongiques, à des réactions allergiques ou à d’autres facteurs environnementaux.
Néanmoins, les études scientifiques menées sur les Morgellons sont limitées et les résultats sont souvent contradictoires. Certaines recherches ont suggéré que les filaments rapportés par les patients étaient en réalité des fibres provenant de vêtements ou d’autres matériaux en contact avec la peau. D’autres études ont mis en évidence des troubles psychiatriques sous-jacents chez les personnes atteintes de Morgellons, remettant en question l’idée d’une maladie dermatologique distincte.
En raison de la controverse entourant les Morgellons, de nombreux professionnels de la santé recommandent une approche multidisciplinaire pour évaluer et traiter les personnes qui présentent ces symptômes. Cela implique souvent une évaluation psychiatrique approfondie, ainsi qu’une prise en charge des symptômes physiques tels que les démangeaisons et les lésions cutanées.
En conclusion, les Morgellons restent une énigme médicale complexe et controversée. Bien que certains patients rapportent des symptômes physiques réels, la cause exacte et le mécanisme sous-jacent de cette condition sont encore mal compris. Une recherche scientifique approfondie est nécessaire pour mieux comprendre les Morgellons et pour aider à fournir des réponses et des soins appropriés aux personnes qui en souffrent.
Comment ? Un article sur la maladie des morgellons sans aborder le sujet des chemtrails ?! Je suis surpris.
Le mot « morgellons » remonte au 17e siècle; il aurait été utilisé pour la première fois en 1674 par le médecin anglais Sir Thomas Browne. Celui-ci voulait décrire une maladie infantile présente dans le Languedoc, en France. En 1935, le médecin anglais C.E. Kellett redécouvre les écrits de Browne et cherche à identifier cette maladie ; il lui donne le nom de morgellons. La maladie est à nouveau évoquée en 1946 dans le British Medical Journal pour faire référence à une infestation cutanée, mais le terme tombe ensuite dans l’oubli.
En 2001, l’Américaine Mary Leito veut connaître la cause d’un problème de peau de son fils, qui se plaint de sentir des « insectes » sous sa peau. Elle redécouvre le terme « morgellons » au fil de ses recherches, terme qu’elle utilisera pour s’adresser aux médecins et aux politiciens, alors qu’elle milite pour faire reconnaître cette « maladie ». C’est donc à cette époque récente que le terme réapparaît: un article paru en 2009 dans le Clinical Microbiology Review situe en 2002 la date d’émergence du « phénomène » morgellons.
Après avoir lancé un site internet décrivant les symptômes de son fils, Mme Leito mettra sur pied la Fondation pour la recherche sur les morgellons (MFR). Depuis, 14 000 familles se seraient inscrites auprès de la MFR et auraient rapporté des symptômes similaires. Pourtant, en-dehors de la MFR, la majorité des experts rejettent l’idée que les morgellons soient une nouvelle maladie infectieuse.
En 2012, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), répondant à des pressions du public et au lobbying de la MFR, mène une vaste étude sur le sujet. Celle-ci conclut qu’il n’existe aucun indice que cette « maladie » ait une cause infectieuse ou environnementale. Les fibres retrouvées par les patients étaient, à tous les coups, des fibres de cotons, qui provenaient probablement des vêtements.
Certes, les personnes identifiées comme victime des morgellons montrent des lésions cutanées véritables, mais elles sont pour la plupart caractéristiques des lésions associées à un « grattage » compulsif. Or, soit ce comportement fait suite à un déclencheur naturel comme une surexposition au soleil ou une piqure d’insecte, soit il n’est associé à aucune cause dermatologique: on parle alors d’un « délire parasitaire », c’est-à-dire une maladie d’origine psychologique, comme le syndrome d’Ekbohm, où les patients se croient infectés de parasites.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas d’hier que des patients rapportent être infestés par quelque chose qui provoque des démangeaisons. Par exemple, à la fin du 19e siècle, les patients avaient peur d’avoir la gale (le mal était alors nommé acarophobie). Que ce soit la peur d’un insecte ou d’un petit animal —qui est toujours trop petit pour pouvoir être clairement vu à l’œil nu— l’interprétation qu’on donne à ce type de maladie ou de lésion de la peau est fortement influencée par l’époque, l’avancée des connaissances scientifiques, les films, et aujourd’hui Internet.
Reips nous y voilà 😉 :
Plus récemment, les morgellons ont été liés à plusieurs causes dans la sphère complotiste : chemtrails, OGM, nanotechnologies, extraterrestres, bioterrorisme.
Grâce à internet également, la prévalence de cette maladie s’est étendue des États-Unis à l’Europe (2007), puis en Inde (2016) et en Corée (2017).
Même si la souffrance physique ou psychologique des patients ne fait aucun doute, les « morgellons » ne sont non seulement pas reconnus comme une maladie infectieuse, mais ils s’inscrivent dans une série d’inquiétudes semblables qui ont connu des noms différents à travers les générations.
Vous trouverez des tas de photos sur le net toutes aussi saisissantes les unes que les autres, démangeaison assurée.
Vidéo sur le sujet : https://youtu.be/WwXBgLnEM6w
Max