Un mythe venu du désert du Sahara raconte qu’il existerait une cité perdue du nom d’Iram des pilliers…

Les légendes racontent que la cité d’Iram existerait depuis des temps préhistoriques. Elle aurait été construite par une race de géant. Ces êtres étaient appelés les Ahd-al-Jann. Cette grande métropole aurait été construite dans une zone connue sous le nom de Rub-el-Khali, ou « quartier vide ».

Iram était également exceptionnellement riche, en grande partie grâce à son commerce d’al-luban  « le lait » une résine aromatique extraite de l’écorce des bosellia. Cette résine servait pour la production de parfums coûteux recherchés par les clients fortunés et utilisés dans les rituels sacrés. Prisée par les anciens Romains comme oliban pour les cérémonies du temple, la substance a été réintroduite quelque temps après par les Francs, d’où son nom moderne, l’encens.

Depuis le début de l’époque médiévale, il faisait partie intégrante des services religieux chrétiens dans une large mesure parce qu’al-Luban avait toujours été associé au bannissement des mauvais esprits.

Mais ses prétendus pouvoirs purgatifs étaient insuffisants pour débarrasser Iram de ses muqarribun, djinni et afreets, même après que Hud, un prophète vertueux, ait été envoyé par Dieu pour convertir les habitants de leurs mauvaises voies.

En guise de punition, Allah aurait affligé d’une horrible sécheresse, puis a provoqué une tempête de sable désastreuse qui a englouti toute la ville. Lorsque le tourbillon est passé, le centre urbain autrefois splendide avait disparu. La ville pécheresse était censée avoir été engloutie entière par le désert.

En 1968, Paolo Matthiae et ses collègues de l’Université de Rome La Sapienza, en creusant sur un site non identifié à Tell Mardikh, en Syrie, à moins de 60 km au sud-ouest d’Alep, ont découvert une statue dédiée à la déesse babylonienne Ishtar.

On a découvert que la ville avait 4 300 ans. Sa base était gravée des mots « Ibbit-Lim, roi d’Ebla », une ville qui avait disparu tout autant qu’Iram. Ebla, cependant, était connu pour exister, car il était parfois cité par les bureaucrates dynastiques égyptiens et akkadiens.

Ebla a elle-même été détruite en 2240 av. J.-C., lorsque Sarru-kinu, Sargon d’Akkad, a renversé la civilisation sumérienne. La ville a ensuite été réoccupée par un peuple sémite, les Amorites, qui ont restauré suffisamment de prospérité antérieure pour en faire la cible d’un autre conquérant, le roi hittite, Mursili I, en 1600 av. J.-C.

Lors d’un examen exhaustif des tablettes de Tell Mardikh, les archéologues ont été surpris de trouver de la documentation sur le « légendaire » Iram, que les Elbaïtes connaissaient clairement comme un lieu réel où ils se livraient au commerce pendant de nombreuses années.

Ils l’appelaient Iruma, la « ville des tours », que les traditions ultérieures ont déformée comme « piliers ». Iruma ou Iram était en fait un titre conféré à la ville, tout comme New York est aujourd’hui connue sous le nom de « The Big Apple », ou Chicago est appelée « The Windy City ». Le vrai nom de la cité perdue était Ubar, ou « Ubar des hautes tours ».

Les inscriptions d’Ebla font également référence à Iruma-Ubar comme une capitale cultuelle où tous les arts profanes de la magie noire et de la thaumaturgie ont prospéré, tout comme dépeint dans le mythe bédouin.

Au début des années 1980, un groupe de chercheurs intéressés par l’histoire de l’Iram a utilisé des satellites de télédétection de la NASA. Ces études ont permis de découvrir plusieurs emplacements possibles pour la mystérieuse cité.

Des fouilles ultérieures près de l’oasis d’Ash Shisar, au milieu de ruines précédemment identifiées comme un fort Shis’r du 16ème siècle, ont rapidement mis au jour Iram-Ubar. La ville fouillée a montré tous les signes d’une richesse fabuleuse, résultant d’un commerce important entre les régions côtières et les centres de population du Moyen-Orient. Elle était un centre commercial entre l’Asie et l’Europe.

De grandes quantités d’encens, la résine parfumée associée aux histoires d’Iram, ont été découvertes sur le site, dont les restes ont également révélé la nature de sa disparition. Ce fort plus ancien a été construit au sommet d’une grande caverne de calcaire qui aurait servi de source d’eau pour le fort, ce qui en fait une oasis importante sur la route commerciale d’Iram.

La datation des vestiges d’Iram-Ubar correspondent à celle supposé d’Iram.

Comme beaucoup de mythe, il y a une part de vérité et il semble que ces vestiges que l’on a retrouvé sur d’anciennes routes de l’encens correspondrait à la ville d’Iram.

Lovecraft avait décrit dans ces texte une mystérieuse ville perdu, la cité sans nom, qui n’est pas sans rappeler la ville d’Iram…