Ambrose Joseph Small (1863-1919) était un homme d’affaires canadien, principalement connu pour sa disparition mystérieuse en 1919, un événement qui a alimenté de nombreuses spéculations et théories du complot au fil des décennies. Sa vie et sa soudaine disparition restent des énigmes non résolues dans l’histoire canadienne.
Né le 11 janvier 1863 à Bradford, en Ontario, Ambrose Small a commencé sa carrière dans le secteur du divertissement en tant que propriétaire d’un petit théâtre local. Au fil des ans, il a réussi à étendre son empire en achetant et en exploitant plusieurs théâtres à travers le Canada, en particulier à Toronto. Il est devenu l’un des magnats du divertissement les plus prospères de son époque.
Le 2 décembre 1919, Ambrose Small a conclu une importante transaction immobilière à Toronto, vendant ses intérêts dans ses théâtres pour la somme considérable de 1,7 million de dollars canadiens, une somme colossale à l’époque. Après la transaction, il a rencontré un avocat pour discuter des détails de la vente. Cependant, ce fut la dernière fois que quiconque le vit. Le soir même, il a mystérieusement disparu sans laisser de trace.
L’enquête sur sa disparition a rapidement été lancée, mais aucune preuve concrète de ce qui lui était arrivé n’a jamais été trouvée. Sa femme, Theresa Small, a été suspectée à un moment donné, mais elle a été blanchie de tout soupçon. Des rumeurs ont circulé, suggérant qu’il avait été assassiné, qu’il avait planifié sa propre disparition ou même qu’il avait été enlevé. Cependant, aucune de ces théories n’a été prouvée.
La disparition d’Ambrose Small a alimenté de nombreuses spéculations au fil des décennies. Certains ont suggéré qu’il aurait pu fuir pour échapper à ses créanciers ou à des problèmes personnels, tandis que d’autres ont envisagé la possibilité qu’il ait été victime d’une machination. Les enquêteurs n’ont jamais pu résoudre le mystère de sa disparition.
Malgré sa disparition, le nom d’Ambrose Small continue de susciter l’intérêt et la fascination. Sa vie prospère et soudainement interrompue a inspiré des romans, des pièces de théâtre et des documentaires explorant les circonstances entourant sa disparition. L’affaire reste l’une des énigmes non résolues les plus célèbres du Canada.
En conclusion, la disparition d’Ambrose J. Small demeure l’un des mystères les plus intrigants de l’histoire canadienne. Les circonstances entourant sa disparition continuent d’intriguer les historiens, les amateurs de mystères et les chercheurs de vérité, faisant de lui une figure énigmatique de l’histoire du Canada.
Quelques précisions sur le personnage (désolé si c’est un peu long) :
Ambrose.J.Small n’était pas un saint homme, loin de là. Il avait des maîtresses parmi les choristes de l’opéra, sa femme le savait et ils faisaient chambre à part. Il était impliqué dans la prise illégale de paris hippiques et a acquis la réputation d’être impitoyable et sans scrupules. Il aurait aimé trouver des moyens de tromper ses associés. Il insérait dans les contrats commerciaux des clauses qu’il appelait « jokers » et qui lui permettaient d’en tirer un avantage financier. Small était également soupçonné d’utiliser son influence pour « truquer » des courses de chevaux. Son caractère querelleur et ses méthodes sournoises lui valent la haine de tous. Le journaliste torontois Hector Charlesworth, qui connaît personnellement Small, écrit dans son livre More Candid Chronicles (1928) : « Si j’ai entendu une fois, j’ai entendu une vingtaine de fois les mots sinistres : Quelqu’un aura Amby un jour ».
En 1919, le théâtre est en déclin en raison de la popularité croissante du cinéma. Small décide de se retirer de l’industrie. Il conclut un accord pour vendre sa chaîne de cinémas à Trans-Canada Theatres Limited de Montréal pour 1,7 million de dollars. Un million de dollars est payable à la signature de l’acte de vente et le reste sera payé par versements échelonnés.
Le 2 décembre 1919, Small, Theresa et l’avocat E.W.M. Flock rencontrent le représentant de Trans-Canada Theatres, W.J. Shaughnessy, dans le bureau juridique d’Allen Aylesworth, situé au 65 de la rue Yonge à Toronto. Le document est signé et Shaughnessy remet à Small un chèque certifié d’un million de dollars. Small remet le chèque à Theresa et lui demande de l’apporter à leur banque. Theresa le dépose à la Dominion Bank, à l’angle des rues Yonge et King, à 11 h 45. Des semaines s’écoulent avant que la presse n’annonce la nouvelle de la vente.
Ambrose, Theresa et Flock se sont retrouvés pour déjeuner à l’hôtel King Edward, après quoi Ambrose et Theresa se sont rendus à l’orphelinat Saint-Vincent-de-Paul, où Theresa a fait un don. Theresa a déclaré plus tard que lorsqu’ils se sont quittés, Small a dit qu’il serait à la maison à six heures. Cet après-midi-là, Theresa a dit à sa sœur qu’elle et Small avaient l’intention de faire le tour du monde.
Après avoir commandé une Cadillac, des bijoux et un manteau de fourrure pour Theresa, Small rencontre Flock à son bureau du théâtre pour régler quelques affaires. Il invite Flock à se joindre à lui et à Theresa pour le dîner, mais Flock doit prendre un train pour Londres. Flock quitte le bureau de Small à 17h30. Il est la dernière personne connue avec certitude pour avoir vu Small. Après cela, Ambrose Small disparaît.
Deux semaines se sont écoulées avant que la police de Toronto n’apprenne la disparition de Small. Theresa affirme qu’elle ne l’a pas signalée par crainte d’un scandale. « Je crois que mon Amby est entre les mains d’une créatrice, quelque part, et qu’il reviendra », dit-elle. Elle a néanmoins offert une récompense de 500 dollars pour toute information sur le lieu de sa disparition et a fait distribuer des circulaires à travers le Canada et les États-Unis.
Small n’avait pas fait de valises et n’avait pas beaucoup d’argent liquide sur lui. La police n’a trouvé aucune preuve qu’il ait payé son transport ou son hébergement par chèque. Les journaux ont signalé qu’il avait été aperçu dans plusieurs villes, dont Boston et Minneapolis, mais ces informations se sont révélées sans fondement, tout comme une histoire selon laquelle il aurait été kidnappé par des gangsters new-yorkais.
Lorsque Theresa a augmenté la récompense pour toute information à 50 000 dollars, l’histoire de Small est devenue une sensation internationale. Des rapports sur de prétendues « observations » parviennent d’aussi loin que le Mexique. Des voyants autoproclamés proposent leurs services. À New York, les journalistes demandent au visiteur Sir Arthur Conan Doyle, créateur de Sherlock Holmes, s’il va aider la police canadienne à retrouver Small. Des rumeurs circulent sur le fait que Small se cache, qu’il erre quelque part en étant amnésique, mais la spéculation qui a le plus de chances de se vérifier est celle selon laquelle il a été assassiné et que son corps a été éliminé.
Le premier suspect principal est James Doughty, le secrétaire personnel de Small. Doughty travaillait pour Small depuis des années et s’était souvent plaint de son salaire minuscule. Doughty disparaît peu après Small, avec environ 100 000 dollars en obligations provenant du coffre-fort de Small à la Dominion Bank. La police a appris par des informateurs que Doughty avait parlé de complots visant à kidnapper ou à assassiner Small. Doughty a finalement été arrêté dans l’Oregon. Il a avoué avoir volé les obligations et a été condamné à une peine de prison. Mais comme la police n’avait aucune preuve de la mort de Small, elle n’a pas pu l’inculper de meurtre.
Les sœurs de Small, Gertrude et Florence, pensent que Theresa a conspiré pour le faire assassiner. Les enquêteurs n’ayant trouvé aucune preuve permettant de la relier à un quelconque acte répréhensible, les sœurs accusent la police de Toronto d’être impliquée dans un complot « papiste ». La police creuse alors les sous-sols du manoir Small et du Grand Opéra House, ainsi qu’un ravin à Rosedale, mais ne trouve rien. Les sœurs engagent un détective privé qui, lui non plus, ne trouve aucune trace de Small, mais qui mène une campagne de diffamation contre Theresa.
En 1923, la Cour suprême de l’Ontario déclare Small officiellement mort et confirme son testament, qui laisse la majeure partie de ses biens à Theresa. Elle meurt en 1935, léguant la majeure partie de ses biens à des organisations caritatives catholiques. En 1960, la police de Toronto clôt officiellement l’affaire Small.
Les spéculations sur le sort de Small se sont poursuivies et l’affaire a fait l’objet d’articles de magazines, de livres, de peintures et d’une pièce radiophonique. Dans Twenty Mortal Murders (1978), l’auteur canadien Orlo Miller soutient que le corps de Small a été incinéré dans la fournaise du Grand Theatre de London (Ontario). Une étude récente de l’historien canadien du crime Peter Vronsky propose une théorie selon laquelle Theresa aurait été impliquée dans le meurtre de Small et l’officier de police chargé de l’enquête aurait organisé une opération de camouflage. Le traitement fictionnel le plus notable se trouve dans le roman de 1987 de l’auteur canadien Michael Ondaatje, Dans la peau d’un lion. L’affaire Small reste un mystère canadien emblématique.
Max