Au cœur des récits qui ont alimenté les rêves de richesse des conquistadors espagnols, la légende des sept cités de Cíbola occupe une place de choix. Parmi les figures emblématiques de cette quête, Frère Marcos de Niza, un franciscain de l’ordre des Frères mineurs, se distingue par son voyage audacieux dans le Nouveau Monde.
Né vers 1495 à Nice, alors partie des États de Savoie, Frère Marcos de Niza est orphelin de patronyme inconnu¹. Il devient franciscain et, poussé par un idéal utopiste, il traverse l’océan Atlantique pour rejoindre les Amériques. Sa carrière en tant qu’explorateur débute véritablement lorsqu’il est envoyé par le vice-roi Antonio de Mendoza à la découverte des territoires situés au nord de la colonie espagnole.
En 1539, accompagné de l’esclave noir Estevanico, Frère Marcos atteint l’Arizona et le Nouveau-Mexique. C’est là qu’il rapporte avoir vu, de loin, une ville resplendissante, qu’il identifie comme l’une des mythiques cités de Cíbola. Bien que n’ayant jamais mis les pieds dans cette ville, il en fait une description élogieuse, parlant de bâtiments recouverts d’or et de pierres précieuses.
Cette relation enthousiaste va provoquer une expédition militaire en 1540, commandée par Francisco Vázquez de Coronado, avec Frère Marcos comme guide. L’expédition, cependant, se soldera par un échec : les richesses décrites par le franciscain ne seront pas trouvées, et Coronado, furieux, le renverra à Mexico, le traitant de menteur.
La postérité de Frère Marcos de Niza est donc marquée par la controverse. D’un côté, il est vu comme un pionnier de l’exploration du Sud-Ouest américain, de l’autre, comme un fabulateur dont les récits ont mené à une entreprise coûteuse et vaine. Ce qui est certain, c’est que son nom reste attaché à l’une des plus grandes légendes de la conquête de l’Ouest, celle des cités d’or de Cíbola, qui continuent de hanter l’imaginaire collectif.