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L’énigme des Masques de Plomb – Le mystère non résolu du Morro do Vintém

Par Nefer · 21 octobre 2025

Le 20 août 1966, sur les hauteurs du Morro do Vintém, une colline surplombant la ville de Niterói, au Brésil, un jeune garçon fit une découverte macabre. Allongés côte à côte sur l’herbe, deux hommes reposaient sans vie, parfaitement alignés, vêtus de costumes soignés… et portant chacun un masque en plomb artisanal recouvrant leurs yeux.


Aucune trace de lutte, aucun signe apparent de violence. Près d’eux : des objets étranges, un carnet griffonné de mystérieuses instructions, et une atmosphère si déroutante que l’affaire allait devenir l’un des plus grands mystères criminels et paranormaux d’Amérique du Sud.

Presque soixante ans plus tard, le mystère des masques de plomb reste entier, oscillant entre expérience ésotérique, contact extraterrestre, et suicide rituel.


Les faits : la découverte du 20 août 1966

Ce jour-là, le jeune Manoel Gomes, habitant des environs, alertait la police après avoir repéré deux silhouettes immobiles sur la colline.
Les enquêteurs trouvèrent :

  • Deux hommes, âgés d’une trentaine d’années, habillés de costumes identiques (chemise blanche, cravate noire, imperméable).
  • À leurs côtés, un sac plastique contenant :
    • Une bouteille vide d’eau minérale,
    • Deux serviettes,
    • Un carnet où figurait une note manuscrite : « 16h30 : être à l’endroit convenu. 18h30 : avaler les capsules après l’effet. Protéger les métaux. Attendre le signal, masque. »

Ce dernier mot — « masque » — était le plus frappant, car les deux hommes portaient chacun un masque de plomb taillé à la main, ne couvrant que la région des yeux, semblable à une protection contre un éclat lumineux.
Aucune trace de lutte ni de blessure. Le terrain environnant n’indiquait ni fuite ni violence.
Les corps furent identifiés comme Manoel Pereira da Cruz et Miguel José Viana, deux techniciens en électronique de Campos dos Goytacazes, à 280 km de là.


Un voyage planifié mais énigmatique

Les deux hommes avaient quitté leur ville natale le 17 août, expliquant à leurs familles qu’ils allaient à São Paulo pour acheter du matériel électronique.
Ils prirent de l’argent, mais pas assez pour un long séjour.
Un vendeur se souvint les avoir vus acheter des imperméables et une bouteille d’eau — les mêmes retrouvés sur les lieux.
Après cela, ils disparurent jusqu’à la macabre découverte trois jours plus tard.

Aucune capsule ou substance ne fut jamais retrouvée. Le rapport d’autopsie fut peu concluant : la décomposition avancée empêcha toute détection de poison.
On supposa un empoisonnement, mais sans preuve tangible.


Les hypothèses rationnelles : du suicide à la maladresse scientifique

Plusieurs pistes furent envisagées :

1. Expérience scientifique ratée

Techniciens radio, les deux hommes s’intéressaient aux ondes électromagnétiques et aux radiations. Certains collègues affirmaient qu’ils tentaient de fabriquer des dispositifs capables de capter des signaux d’outre-espace.
Les masques auraient alors servi à protéger leurs yeux d’une prétendue lumière intense issue d’une manifestation ou d’un phénomène qu’ils pensaient provoquer.

2. Un suicide rituel ou mystique

La mention « avaler les capsules » et « attendre le signal » fit penser à un suicide organisé, lié à une croyance spirituelle.
Des témoins dirent que les deux hommes appartenaient à un petit groupe spirite pratiquant des expériences avec l’au-delà et les OVNIs.
Dans les années 1960, le Brésil connaissait une vague d’intérêt pour l’ufologie spirite, inspirée par les écrits d’Allan Kardec et les récits d’apparitions célestes.
Ils auraient pu chercher à entrer en contact avec des entités extraterrestres ou spirituelles, convaincus que leur mort les mènerait à une forme supérieure de conscience.

3. Une intoxication accidentelle

Certains chercheurs pensent qu’ils auraient consommé une substance hallucinogène ou chimique dans le cadre d’une expérience sensorielle, entraînant un arrêt cardiaque.
Mais l’absence d’éléments toxicologiques rend cette piste purement spéculative.


L’hypothèse paranormale : le rendez-vous céleste

Ce qui rend l’affaire fascinante, c’est la convergence entre symbolisme spirituel et éléments matériels.
Le message du carnet évoque un rendez-vous précis, un signal lumineux, et la protection des métaux. Ces éléments évoquent un contact avec un phénomène surnaturel — peut-être un OVNI.

Des témoins auraient rapporté avoir vu, la nuit du 17 août, une lueur orange planer au-dessus du Morro do Vintém.
Un voisin affirma même que les deux hommes parlaient souvent de contacts télépathiques avec des êtres venus d’ailleurs.
L’idée d’un rituel d’ascension ou de communication cosmique prend ici toute sa dimension : les masques en plomb n’étaient peut-être pas des outils physiques, mais des symboles de protection spirituelle face à un rayonnement non terrestre.


Des zones d’ombre persistantes

L’enquête fut rapidement close, faute d’indices nouveaux.
Les masques furent conservés, les corps enterrés, et le mystère relégué aux marges de la mémoire collective… jusqu’à ce que l’affaire ressurgisse dans les années 1990 grâce à des chercheurs en ufologie et en parapsychologie.

Les points restés inexpliqués demeurent troublants :

  • Pourquoi n’ont-ils pas pris de moyens de survie (nourriture, couchage) ?
  • Quelle était la nature des « capsules » évoquées dans la note ?
  • Pourquoi fabriquer des masques de plomb, lourds et inutiles en cas de simple expérience radio ?
  • Qui était la source du « signal » qu’ils attendaient ?

Aucune de ces questions n’a trouvé de réponse.


Échos et interprétations modernes

Aujourd’hui, le cas des masques de plomb fascine toujours les chercheurs indépendants.
Certains y voient une illustration du danger des expériences spirituelles non maîtrisées.
D’autres défendent la théorie d’un contact extraterrestre raté, où les victimes auraient suivi des instructions télépathiques mal comprises.

Sur les forums brésiliens et internationaux, l’affaire alimente les débats ufologiques :
était-ce un suicide, une manipulation sectaire, ou une rencontre avec l’inconnu ?

Des artistes et écrivains s’en sont inspirés, voyant dans ces deux hommes les martyrs d’une foi technologique et mystique, cherchant à voir l’invisible et s’y être consumés.


Conclusion : deux ombres sous le ciel du Brésil

Le mystère du Morro do Vintém reste suspendu entre science et surnaturel.
Deux hommes, un message codé, et un rituel dont le sens s’est perdu dans le silence du temps.
Leurs masques de plomb — lourds, absurdes, presque poétiques — sont devenus le symbole de cette quête de lumière qui finit souvent dans l’obscurité.

Peut-être cherchaient-ils à voir au-delà du monde visible.
Peut-être ont-ils simplement regardé trop près du soleil.

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