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L’affaire Monika Rizzo : le mystère macabre de San Antonio

Par hollowsoul · 19 octobre 2025

Peu d’affaires criminelles ont autant dérouté les enquêteurs que celle de Monika Rizzo, une femme apparemment sans histoire, disparue au printemps 1997 à San Antonio, au Texas. Ce qui aurait pu n’être qu’une disparition ordinaire s’est mué en l’un des cas les plus étranges et sinistres de la criminalistique moderne — un puzzle de restes humains, d’ambiguïtés médico-légales et de zones d’ombre jamais dissipées.

Une disparition sans alerte

Monika Rizzo, employée du département de la santé publique de San Antonio, menait une vie discrète avec son mari, Leonard Rizzo, et leurs deux enfants.

Le 5 mai 1997, ses collègues remarquèrent son absence prolongée. Étonnamment, aucune déclaration officielle de disparition ne fut déposée avant plusieurs semaines.

Lorsqu’enfin la police s’intéressa à l’affaire, elle constata que le mari de Monika prétendait qu’elle avait quitté la maison d’elle-même, emportant quelques affaires. Mais aucun témoin ne confirma cette version.

Une découverte troublante dans la cour

Le 5 juin 1997, un voisin fit une découverte qui allait plonger le quartier dans la stupeur : des ossements humains apparurent dans le jardin arrière du domicile des Rizzo.

Les policiers arrivés sur place furent d’abord prudents. Le mari expliqua qu’il s’agissait, selon lui, d’anciens restes d’animaux. Pourtant, les analyses révélèrent qu’il s’agissait bel et bien d’os humains adultes.

Quelques jours plus tard, de nouvelles fouilles permirent de mettre au jour une quantité effrayante de fragments osseux et de tissus, éparpillés sur plusieurs mètres carrés.

Certains des restes semblaient partiellement brûlés, d’autres présentaient des traces de sciage ou de découpe. La reconstitution laissa penser qu’ils appartenaient à au moins deux individus, mais la majorité fut identifiée comme provenant d’une seule femme : Monika Rizzo.

Les incohérences du dossier

L’enquête médico-légale prit rapidement une tournure confuse. Les tests ADN confirmèrent la présence du matériel génétique de Monika dans les échantillons trouvés dans la cour. Pourtant, aucun élément direct ne permettait d’établir comment ni quand elle était morte.

Fait étrange, certaines analyses indiquaient que certains fragments osseux avaient été enterrés à des moments différents, comme si quelqu’un était revenu sur les lieux à plusieurs reprises.

L’attitude de Leonard Rizzo renforça les soupçons : il se montrait détaché, voire agacé, par les investigations.

Les voisins rapportèrent des disputes fréquentes entre le couple et des bruits suspects dans la maison les semaines précédant la disparition. Malgré ces témoignages, aucune charge formelle ne fut retenue contre lui — faute de preuves directes.

Des rumeurs de cannibalisme

L’affaire prit une tournure plus morbide encore lorsque la presse locale évoqua la possibilité de cannibalisme.

Certains fragments osseux présentaient des marques compatibles avec des coups de couteau ou de scie de cuisine, et des restes de tissus furent découverts dans une poubelle domestique.

Ces éléments suffirent à alimenter la rumeur selon laquelle Leonard Rizzo aurait tenté de faire disparaître le corps de sa femme en le découpant et en le brûlant, voire en en consommant certaines parties.

Les autorités n’ont jamais confirmé cette hypothèse, la qualifiant d’“invention journalistique”. Mais le malaise persista, renforcé par le comportement erratique du mari, qui continua à vivre dans la maison malgré les découvertes macabres effectuées sur son terrain.

Une enquête sans conclusion

Malgré plusieurs années d’investigation, aucun procès n’a eu lieu, et l’affaire Monika Rizzo demeure officiellement non résolue.

Leonard Rizzo n’a jamais été inculpé, et les enfants du couple ont quitté San Antonio peu après les faits. Les restes de Monika ont été confiés à la famille pour inhumation, sans que les causes exactes de sa mort puissent être déterminées.

Les enquêteurs ont évoqué la possibilité d’un meurtre domestique soigneusement dissimulé, mais aussi celle — plus rare — d’une désintégration progressive du corps sous l’effet d’un sol chimiquement instable, hypothèse avancée pour justifier certaines incohérences des rapports d’autopsie. Aucune de ces pistes n’a jamais été confirmée.

Le mystère persistant de San Antonio

Presque trente ans plus tard, l’affaire continue de fasciner et d’effrayer.

Elle symbolise la zone grise entre la tragédie familiale et l’horreur indicible, où la vérité semble s’être dissoute avec le corps de la victime.

Les habitants du quartier évoquent encore l’étrange silence qui plane autour de la maison des Rizzo, abandonnée depuis des années. Certains disent y entendre, la nuit, des craquements venus du sol — comme si quelque chose, ou quelqu’un, cherchait encore à remonter à la surface.

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