Parmi les découvertes archéologiques les plus controversées d’Amérique latine figure le disque de Colgante, un objet énigmatique découvert en Équateur et qui suscite depuis plusieurs décennies débats et spéculations. Gravé de motifs insolites, il semble condenser dans une pièce circulaire des connaissances qui défient notre compréhension de l’histoire. S’agit-il d’un artefact ancien, témoin d’un savoir perdu, ou bien d’un objet moderne attribué à tort à des civilisations précolombiennes ? L’énigme reste entière.
La découverte du disque
Le disque aurait été trouvé dans les années 1980, dans la province de Loja, au sud de l’Équateur. C’est dans cette région que le chercheur et collectionneur Juan Moricz, puis plus tard le père Crespi, s’intéressèrent à des objets singuliers rapportés par des indigènes Shuar. Selon les récits, le disque de Colgante aurait été retrouvé dans une grotte de la cordillère orientale, dans une zone riche en légendes locales.
L’objet est constitué d’une pierre sombre, circulaire, percée en son centre, et présente une série de gravures énigmatiques. Sa datation exacte reste floue, aucun examen scientifique rigoureux n’ayant permis d’établir son âge réel.
Une iconographie troublante
La particularité du disque réside dans les motifs qui le recouvrent :
- Des symboles rappelant des constellations, tracés avec une étonnante précision.
- Des formes géométriques complexes, qui évoquent autant des diagrammes mathématiques que des cartes astronomiques.
- Certains chercheurs y voient même la représentation d’une carte stellaire orientée vers la constellation d’Orion, omniprésente dans les mythes précolombiens et égyptiens.
Ce mélange de science et de mysticisme intrigue : comment une culture amazonienne, réputée sans écriture ni astronomie avancée, aurait-elle pu produire un tel objet ?
Hypothèses et controverses
Face au disque de Colgante, deux grandes hypothèses s’affrontent :
- L’hypothèse archéologique classique : il s’agirait d’un artefact rituel ou décoratif de tradition locale, auquel on prête aujourd’hui un sens exagéré. L’absence de preuves tangibles sur son contexte archéologique plaide en faveur de cette prudence.
- L’hypothèse alternative : le disque serait un vestige d’une civilisation disparue, voire d’un contact avec une intelligence extérieure. Cette vision est notamment défendue par les partisans des « objets hors de leur temps » (OOPArts), qui considèrent que l’Équateur cache des archives d’un savoir oublié.
Certains rapprochements ont même été faits avec les plaques de métal de la « Cueva de los Tayos », censées contenir une bibliothèque ancienne gravée par une civilisation inconnue.
Un objet symbole d’un mystère plus vaste
Le disque de Colgante ne peut être isolé des autres artefacts mystérieux signalés en Équateur et au Pérou. Ensemble, ils alimentent l’idée qu’un corpus de connaissances anciennes aurait été conservé sous terre, transmis ou découvert par hasard.
Au-delà des spéculations, l’objet continue de fasciner par son esthétique et son caractère insaisissable. Pour les uns, il s’agit simplement d’un objet ethnographique ; pour d’autres, il ouvre une fenêtre vers un passé oublié et peut-être une science ancienne.
Conclusion
Le disque de Colgante demeure un puzzle ouvert, flottant entre archéologie et légende. Faute d’analyses approfondies et de preuves archéologiques claires, il reste dans la catégorie des objets « impossibles » qui défient nos certitudes. Mais c’est précisément ce voile d’incertitude qui alimente son aura mystérieuse et lui permet de traverser les décennies sans perdre de sa force d’attraction.
À la croisée des chemins entre science, mythe et imagination, il nous rappelle que le passé de l’humanité conserve encore bien des secrets…