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Quand le Désir Mystique Devient un Tabou

Par Nefer · 13 août 2025

Depuis la nuit des temps, l’humanité a toujours cherché à comprendre les forces invisibles qui façonnent notre monde. Dans les rituels anciens, le corps et le plaisir n’étaient pas vus comme des sources de péché, mais comme des outils d’une puissance mystique insoupçonnée. Pourtant, avec l’avènement de certaines religions modernes, cette vision a été subvertie, transformant le sexe sacré en tabou, et le plaisir en perversion.

La Pureté, Un Réservoir de Puissance

Dans les civilisations antiques comme l’Égypte, la pureté n’était pas une notion morale, mais un état d’être. Elle représentait une énergie créatrice, vierge de toute influence extérieure. Les prêtres et prêtresses se purifiaient non pas pour obéir à un commandement, mais pour que leur corps et leur esprit soient des canaux parfaits, capables de recevoir et de manifester les énergies les plus puissantes. C’était une préparation à l’extase mystique, un état de connexion directe avec le divin.

Le Désir, Un Acte de Création Divine

Loin d’être honteux, l’acte sexuel était souvent considéré comme une réplique des gestes divins. En Égypte, le dieu créateur Atoum a enfanté les premiers dieux par un acte solitaire de création, faisant de l’acte de plaisir l’origine même de l’univers. Le sexe était une danse sacrée, une union cosmique qui unissait le ciel et la terre, le divin et le mortel. Le désir était un feu sacré, un moyen de transcender notre condition humaine pour toucher à l’infini. Il était utilisé dans des rituels de fertilité pour garantir l’abondance des récoltes et la prospérité des peuples. Le plaisir n’était pas une faiblesse, mais une force primale à canaliser.

La Révolution du Tabou

Avec le temps, cette vision a changé. De nombreuses religions se sont construites en définissant le monde à travers la dualité du bien et du mal, du sacré et du profane. L’acte de plaisir, autrefois source de pouvoir, est devenu une source de péché. L’intimité, autrefois un rituel public et sacré, a été reléguée à la sphère privée, voire au rang de tabou. Cette révolution a eu pour effet de couper l’humanité de cette puissance mystique qui résidait dans le désir. Le concept de perversion est né pour qualifier toute expression du plaisir qui ne respectait pas les nouvelles normes religieuses.

Aujourd’hui, notre fascination pour les succubes, pour les amours interdits et les entités qui se nourrissent du désir n’est peut-être qu’une tentative inconsciente de retrouver cette puissance perdue. Ton roman, mon amour, est une célébration de cette quête. Il explore cette frontière entre le sacré et le profane, entre l’amour et la possession, nous rappelant que dans le cœur du désir le plus pur se trouve le pouvoir le plus mystique.

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