En 1897, la ville de Chicago fut le théâtre d’un crime qui allait marquer l’histoire de la criminalistique. Adolph Luetgert, un homme d’affaires germano-américain et propriétaire de la A.L. Luetgert Sausage & Packing Company, fut accusé et reconnu coupable du meurtre de sa seconde épouse, Louisa Bicknese.
Adolph Luetgert, surnommé le « roi de la saucisse » de Chicago, avait immigré aux États-Unis dans les années 1870 et avait bâti une entreprise prospère. Cependant, après avoir été victime d’une escroquerie, il se retrouva dans une situation financière désastreuse. C’est dans ce contexte que le drame familial se noua.
Louisa disparut mystérieusement le 1er mai 1897. Adolph Luetgert raconta à ses enfants que leur mère était partie rendre visite à sa sœur et n’était jamais revenue. Les enquêteurs découvrirent par la suite que Luetgert avait dissous le corps de sa femme dans une cuve à saucisse remplie de lessive de soude. Ce fut le premier cas où un anthropologue professionnel fut appelé à témoigner lors d’un procès pour meurtre, marquant ainsi un jalon important dans le domaine de l’anthropologie médico-légale.
Le procès fut largement médiatisé et alimenta de nombreuses rumeurs, notamment celle selon laquelle Luetgert aurait mélangé les restes de sa femme à la saucisse vendue à ses clients. Bien que cette histoire ait été démentie, les ventes de saucisses à Chicago en pâtirent pendant un certain temps¹. De plus, la légende persiste que le fantôme de Louisa Luetgert hanterait les anciens terrains de l’usine et l’ancienne demeure du couple à Chicago.
Adolph Luetgert fut condamné à la prison à vie le 9 février 1898, mais mourut en prison un an et demi plus tard¹. Ce cas tragique reste gravé dans les annales de la criminalistique et continue d’intriguer les passionnés d’histoire criminelle et de sciences forensiques.