Heinrich Kramer, également connu sous le nom latinisé d’Henricus Institoris, était un religieux catholique, moine dominicain et inquisiteur né en 1430 à Sélestat, en Alsace, et décédé vers 1505 à Kroměříž, en Moravie.

Il est surtout célèbre pour avoir coécrit l’ouvrage de démonologie Malleus Maleficarum (Le Marteau des sorcières), publié pour la première fois à Strasbourg en 14871. Ce livre, qui décrit la sorcellerie et approuve des procédures détaillées pour l’extermination des sorcières, a joué un rôle clé dans l’établissement de la période des procès en sorcellerie de l’époque moderne.

Kramer a rejoint l’ordre dominicain dès son plus jeune âge et a été nommé prieur de la maison dominicaine de sa ville natale alors qu’il était encore jeune homme2. Avant 1474, il a été nommé inquisiteur pour le Tyrol, Salzbourg, la Bohême et la Moravie. Sa rhétorique en chaire et son activité infatigable ont été reconnues à Rome, et il est devenu le bras droit de l’archevêque de Salzbourg.

L’un des événements les plus notables de sa carrière fut le procès d’Innsbruck en 1485, où il tenta de faire juger plusieurs femmes accusées d’assassinat par sorcellerie, dont la plus célèbre était Helena Scheuberin. Cependant, l’évêque d’Innsbruck ne soutint pas le zèle de Kramer, et le procès se conclut par des acquittements ou de simples peines de pénitence.

Suite à cet échec, Kramer écrivit le Malleus Maleficarum, encouragé par une bulle pontificale de 1484. L’ouvrage fut interdit par l’Église dès 1490, mais il fut réédité plus de trente fois malgré cela1. Le livre est devenu une référence pour les inquisiteurs, les juges et les magistrats, et a grandement influencé la chasse aux sorcières durant cette période.

Heinrich Kramer reste une figure controversée de l’histoire, souvent critiqué pour son rôle dans la persécution des prétendues sorcières, mais également étudié pour son impact sur la compréhension et la législation de la sorcellerie à la Renaissance.