William Hope, né en 1863 à Crewe en Angleterre, est une figure emblématique de la photographie spirite, un mouvement qui a connu un essor particulier au début du XXe siècle. Charpentier de profession, il s’est intéressé à la photographie spirite après avoir prétendument capturé l’image d’un esprit lors d’une séance photo avec un ami en 1905.

Hope a fondé le Cercle de Crewe, un groupe de six photographes spirites, qui a gagné en popularité après la Première Guerre mondiale. À cette époque, de nombreuses personnes endeuillées cherchaient à entrer en contact avec leurs proches disparus, et la photographie spirite offrait un certain réconfort, malgré les controverses entourant sa validité.

En 1922, la Society for Psychical Research a envoyé Harry Price pour enquêter sur les activités de Hope. Price a découvert que Hope échangeait des plaques de verre contenant des images pré-fabriquées pour créer ses photographies d’esprits, ce qui a mené à l’exposition de Hope comme fraudeur. Malgré cela, Hope a continué à pratiquer et a même reçu le soutien de personnalités telles que Sir Arthur Conan Doyle, qui a écrit The Case for Spirit Photography en réponse aux accusations de fraude.

La photographie spirite, au-delà de son aspect controversé, reflète une époque où l’amour, le deuil et la nostalgie étaient intimement liés à la quête de contact avec l’au-delà. Les portraits réalisés par Hope et d’autres photographes spirites sont devenus des objets de mémoire pour ceux qui cherchaient à garder un lien avec les défunts.

La pratique de Hope et d’autres photographes spirites soulève des questions sur la nature de la croyance, la vulnérabilité humaine face au deuil, et le désir de croire en quelque chose de plus grand que soi. Bien que discréditée scientifiquement, la photographie spirite reste un témoignage fascinant de l’histoire culturelle et sociale de l’époque.