L’esprit frappeur de La Machine est un phénomène paranormal qui a eu lieu en novembre 1973 dans une maison de la commune de La Machine, dans la Nièvre. Il s’agit de coups répétés et rythmés qui semblaient provenir du mur séparant deux familles voisines, et qui répondaient aux questions posées par un enfant de 11 ans, Dominique P.
Les faits
Le 5 novembre 1973, vers 21 heures, Dominique P. se couche dans sa chambre, située au premier étage de la maison qu’il partage avec ses parents. Il entend alors des coups sonores provenant du mur qui le sépare de la maison des U., une famille avec laquelle ils sont en conflit. Il pense d’abord à une plaisanterie de ses voisins, et son père va leur demander d’arrêter. Mais ceux-ci nient être à l’origine des bruits, et affirment ne pas les entendre. Les coups continuent, et Dominique décide de leur parler. Il leur demande de taper une fois pour oui, et deux fois pour non. À sa surprise, il obtient des réponses. Il commence alors à dialoguer avec ce qu’il croit être un esprit frappeur, coincé dans le mur.
Les jours suivants, le phénomène se répète chaque soir, et attire de plus en plus de curieux. Des dizaines de personnes viennent écouter le mur qui parle, et lui poser des questions. L’esprit frappeur se montre malin, drôle, parfois insolent. Il prétend s’appeler Georges, avoir 17 ans, et être mort en 1914. Il donne des informations sur la vie des habitants du village, et même les numéros gagnants du tiercé. Il semble avoir une prédilection pour Dominique, avec qui il établit une complicité. Il lui fait des confidences, des compliments, et le protège des moqueries. Il lui demande aussi de l’aider à sortir du mur, en creusant un trou.
Le 9 novembre, la famille P. alerte la gendarmerie, qui ouvre une enquête. Le commandant Bernard Guilbert se rend sur place, et constate lui-même l’existence des coups. Il fait des tests acoustiques, électriques, et magnétiques, mais ne trouve aucune explication rationnelle. Il interroge les témoins, et soupçonne un canular. Il pense que Dominique, ou quelqu’un de son entourage, utilise un dispositif caché pour produire les coups. Il fouille la maison, mais ne découvre rien. Il fait aussi passer un test psychologique à Dominique, qui révèle que c’est un enfant normal, sans troubles mentaux ni dons paranormaux.
Le 14 novembre, le maire de La Machine, Maurice Labonde, ordonne la démolition du mur, malgré l’opposition des U. Les ouvriers commencent à creuser, mais ne trouvent rien. Ils doivent arrêter les travaux, car le mur menace de s’effondrer. Les coups cessent alors, et ne reprennent plus. L’affaire est classée sans suite, et reste un mystère.
Les hypothèses
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer le phénomène de l’esprit frappeur de La Machine, mais aucune n’a été prouvée.
- L’hypothèse du canular : il s’agirait d’une supercherie orchestrée par Dominique, ou par quelqu’un de son entourage, pour se venger des U., ou pour attirer l’attention. Le coupable aurait utilisé un dispositif caché, comme un magnétophone, un marteau, ou un fil relié à un objet métallique, pour produire les coups. Il aurait aussi influencé les témoins, par la suggestion ou la complicité. Cette hypothèse est appuyée par le fait que les coups ne se manifestaient que quand Dominique était présent, et qu’ils cessaient quand le mur était percé. Cependant, elle ne rend pas compte de la complexité du scénario, ni de la sincérité de Dominique, qui n’a jamais avoué ni bénéficié du canular.
- L’hypothèse du phénomène naturel : il s’agirait d’un phénomène physique ou chimique, lié à la structure du mur, ou à l’environnement. Les coups seraient dus à des variations de température, de pression, d’humidité, ou à des réactions chimiques, qui provoqueraient des contractions ou des expansions des matériaux. Cette hypothèse est appuyée par le fait que les coups étaient localisés dans une zone précise du mur, et qu’ils étaient plus forts quand il faisait froid. Cependant, elle ne rend pas compte de la régularité, de l’intensité, et de l’intelligence des coups, qui semblaient répondre aux questions.
- L’hypothèse du paranormal : il s’agirait d’un phénomène surnaturel, lié à la présence d’un esprit, ou à une manifestation psychique. Les coups seraient dus à l’action d’une entité désincarnée, qui aurait habité le mur, ou à une projection inconsciente de Dominique, qui aurait créé le phénomène par sa volonté ou son émotion. Cette hypothèse est appuyée par le fait que les coups avaient une personnalité, un nom, une histoire, et qu’ils communiquaient avec Dominique. Cependant, elle ne repose sur aucune preuve scientifique, ni sur aucun témoignage crédible.
Les conséquences
L’affaire de l’esprit frappeur de La Machine a eu des conséquences sur la vie des protagonistes, et sur l’histoire du paranormal.
- Pour la famille P., l’affaire a été une source de stress, de fatigue, et de notoriété. Dominique a été perturbé par le phénomène, qui l’a privé de sommeil, et qui l’a exposé aux moqueries et aux critiques. Il a aussi été affecté par la disparition de l’esprit frappeur, qu’il considérait comme un ami. Il a quitté La Machine en 1974, et a mené une vie discrète. Ses parents ont été accusés d’avoir monté le canular, ou d’avoir été dupés par leur fils. Ils ont aussi quitté La Machine, et ont gardé le silence sur l’affaire.
- Pour la famille U., l’affaire a été une source de conflit, de nuisance, et de dégât. Ils ont été harcelés par les curieux, qui venaient écouter le mur, et par les médias, qui voulaient les interviewer. Ils ont aussi été victimes de la démolition du mur, qui a endommagé leur maison. Ils ont porté plainte contre le maire, et ont obtenu des dommages et intérêts. Ils ont continué à vivre à La Machine, mais ont évité tout contact avec les P.
- Pour la commune de La Machine, l’affaire a été une source de curiosité, de division, et de renommée. Les habitants se sont partagés entre les sceptiques, qui pensaient à un canular, et les croyants, qui pensaient à un miracle. Certains ont profité de l’affaire pour faire du commerce, en vendant des souvenirs ou en organisant des visites. La Machine a attiré l’attention des médias nationaux et internationaux, qui ont relayé l’histoire. La Machine est devenue un lieu de pèlerinage pour les amateurs de paranormal, qui viennent encore aujourd’hui voir le mur qui a parlé.
- Pour la recherche paranormale, l’affaire a été une source d’intérêt, de débat, et de documentation. Plusieurs spécialistes du paranormal, comme le parapsychologue Yves Lignon, ou le journaliste Jean-Claude Bourret, se sont rendus sur place, et ont enquêté sur le phénomène. Ils ont recueilli des témoignages, des enregistrements, et des analyses. Ils ont proposé des interprétations, basées sur la théorie du poltergeist, ou du psychokinèse. Ils ont publié des articles, des livres, et des émissions, qui ont contribué à la connaissance et à la diffusion du paranormal. L’affaire de l’esprit frappeur de La Machine est devenue un cas d’école, qui est encore étudié et cité par les chercheurs et les passionnés.