Depuis des siècles, les objets sacrés et les reliques religieuses ont captivé l’imagination des croyants à travers le monde. L’un de ces artefacts fascinants est le Voile de Manoppello, une pièce de tissu vénérée par de nombreux catholiques comme étant le vrai visage du Christ. Nichée dans un petit village italien, cette relique mystique attire des milliers de pèlerins chaque année et continue d’inspirer la dévotion et la curiosité.
Le Voile de Manoppello est une relique rare qui est conservée dans l’église de la Basilique de la Sainte Face de Manoppello, située dans la région des Abruzzes, en Italie. Selon la tradition, ce voile en fine mousseline de lin aurait été utilisé pour couvrir le visage du Christ après sa crucifixion. Certains croyants affirment qu’il a été utilisé comme linceul lors de sa mise au tombeau, tandis que d’autres croient qu’il a été placé sur son visage lors de la Résurrection.
Le Voile de Manoppello se distingue par ses caractéristiques uniques. Il mesure environ 17 cm de large et 24 cm de long, et il est réputé pour sa transparence et sa légèreté. Ce qui le rend particulièrement captivant, c’est l’image mystérieuse qui y est visible. De nombreux pèlerins prétendent y voir un visage humain, et certains le considèrent comme un « acheiropoieton », c’est-à-dire une image qui serait d’origine divine plutôt qu’humaine.
Depuis que le Voile de Manoppello a été découvert, il a suscité de nombreux débats et études scientifiques. Certains chercheurs ont tenté de déterminer si l’image sur le voile est une peinture, une impression ou un effet naturel. Des analyses ont été menées, notamment au début du XXIe siècle, pour étudier la composition du tissu et les pigments utilisés, mais les résultats sont restés ambigus.
Quelle que soit l’origine de l’image sur le Voile de Manoppello, sa vénération est indéniable. Pour de nombreux catholiques, il est devenu un symbole de la miséricorde divine et de l’amour inconditionnel du Christ. Les pèlerins affluent vers la Basilique de la Sainte Face de Manoppello pour le vénérer et prier devant lui.
Pour les pèlerins qui visitent le Voile de Manoppello, c’est souvent une expérience émouvante et spirituelle. Ils contemplent le voile avec une dévotion profonde, cherchant à se rapprocher du Christ et à ressentir sa présence sacrée. Certains témoignent de guérisons miraculeuses ou de conversions spirituelles après avoir prié devant le voile.
Le Voile de Manoppello est un exemple frappant de la convergence de l’histoire et de la foi. Il incarne l’héritage religieux riche et complexe de l’humanité, où les objets sacrés revêtent une signification profonde et sont vénérés par les générations successives de croyants.
Le Voile de Manoppello demeure un mystère sacré qui continue de fasciner et d’inspirer des millions de personnes à travers le monde. Que l’image soit le véritable visage du Christ ou non, sa vénération témoigne de la profondeur de la foi humaine et de la quête éternelle de la spiritualité. En fin de compte, le Voile de Manoppello rappelle aux croyants l’essence même de leur foi : la quête d’une connexion spirituelle plus profonde et d’un amour divin infini.
Dès que l’on scrute de plus près cette sainte face, plusieurs caractéristiques étonnantes se révèlent.
Tout d’abord, ce voile est biface ; un peu comme un négatif de photographie, on peut le regarder des deux côtés, cas unique au monde. Ensuite, le voile peut revêtir une transparence quasi complète en fonction de l’exposition à la lumière. Ainsi peut-on lire un journal derrière cette image. Puis, toujours en fonction de la luminosité, le visage prend différentes physionomies : le regard semble changer jusqu’à même disparaître.
Ce petit voile intrigue par sa matière, le byssus. Il existe trois types de cette sorte de linge : le lin, la soie, ou la laine (ou soie) de fibres de coquillages. Le voile de Manoppello est de cette dernière espèce. Les fils de ce tissu sont obtenus à partir des filins par lesquels un gros coquillage, le Pinna nobilis, une sorte de grosse moule, s’arrime au fond de mer. Ces fils sont très fins et solides. De couleur naturelle, ils sont bruns. Ils ont comme propriété de ne pouvoir être peints. La peinture ne tient pas et se détache du tissu quelques minutes après y avoir été appliquée.
La seule solution pour teindre le tissu consiste à le faire cuire dans la peinture mais dans ce cas, le tissu est monochrome. Pour établir un dessin polychrome avec du byssus marin, il faut utiliser plusieurs fils préalablement teintés de couleurs différentes.
Inutile de préciser que ce genre de voile est précieux. Il jouit également d’une étrange réactivité à la lumière. Placé à contre-jour, le voile est transparent. Face au soleil, il prend une teinte dorée si éclatante qu’il semble tissé de fils d’or. Ce tissu est d’autant plus inconnu de notre époque qu’il ne reste plus qu’une seule personne à savoir tisser le byssus marin, Chiara Vigo. Appelée auprès du Volto santo, elle reconnut facilement le tissu marin. « Ce qui lui échappait cependant, c’était qu’on ait réussi à tisser un fil aussi fin. Les irrégularités présentes lui faisaient dire que le tissu avait été réalisé sur un cadre en bois et non sur un métier. Mais au Ier siècle, on savait réaliser des tissus de cette finesse. On en trouvait sur les momies. »
Naturellement, on a regardé le voile de Manoppello au microscope pour voir si les fibres étaient recouverts de peinture. Il n’en est rien. Au dire du Pr. Donato Vittore, orthopédiste et traumatologue, de l’université de Bari, aucun pigment n’apparaît sur ce voile… polychrome. Seuls apparaissent ici ou là quelques dépôts bruns résiduels (du sang ?). Quelques roussissures – comme une brûlure analogue à celle du Linceul de Turin – se distinguent notamment pour le rond des yeux.On a également utilisé une technique (la lampe de Wood) pour voir s’il y avait quelque composition matérielle ajoutée à la matière naturelle du voile. La réponse est sans conteste : aucune trace de substance synthétique ne figure sur le voile.
À l’heure actuelle, on est dans l’impossibilité d’expliquer scientifiquement la composition de cette image. En réalité, nous nous trouvons face à une image achéropoïète, c’est-à-dire une image non peinte de main d’homme.
Transparence du voile :
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Relique au dessus de l’autel :
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Le voile de Manoppello :
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Superposition avec le saint suaire de Turin :
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Max