Villisca, Iowa, 1912. Une ville de 2 000 âmes, où tout le monde se connaît, où les portes ne ferment même pas à clé. La famille Moore – Josiah, 43 ans, un vendeur d’outils prospère et sociable ; sa femme Sarah, 39 ans, pilier de l’église presbytérienne ; leurs quatre enfants (Herman, 11 ans ; Katherine, 10 ans ; Boyd, 7 ans ; Paul, 5 ans) – invite deux petites voisines pour une soirée pyjama : Ina et Lena Stillinger, 8 et 12 ans. Rien d’inhabituel. Une soirée comme les autres : dîner, jeux, prières avant le coucher.
Vers minuit, un intrus entre. Pas de bruit. Pas de cri. Juste une hache, prise dans la grange des Moore. Il commence par les adultes. Josiah et Sarah sont frappés dans leur lit, le crâne fracassé, le sang qui gicle sur les draps. Puis les enfants, un par un, dans leurs lits superposés. Les petites Stillinger, dans la chambre d’amis, n’échappent pas non plus – leurs têtes enveloppées dans des vêtements pour étouffer les bruits. Au total, huit corps, mutilés, dans une maison couverte de rideaux tirés pour bloquer la lumière. L’arme ? La hache de Josiah lui-même, lavée et remise en place.
Le lendemain matin, 5h30, la voisine Mary Peckham frappe à la porte. Pas de réponse. Elle entre avec le frère de Josiah, Ross. L’horreur : les corps, raidis, couverts de sang, les lits trempés. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre – 5 000 personnes envahissent la maison en quelques heures, piétinant les preuves. La presse nationale s’empare de l’affaire : « Le Meurtre à la Hache de Villisca » devient un feuilleton macabre, avec des théories folles (un vagabond, un rituel satanique, un ministre fou).
L’Enquête : Des Suspects, Aucune Justice
Les flics locaux sont dépassés. Pas d’ADN (c’est 1912), pas d’empreintes fiables. La scène est contaminée par les curieux. Mais plusieurs pistes émergent :
- Henry Moore : Un criminel récent, qui ressemble vaguement au tueur décrit par un témoin (un homme barbu vu près de la maison). Il avoue même un meurtre similaire dans le Kansas, mais pas Villisca. Libéré faute de preuves.
- Le révérend Lyn Kelly : Un prédicateur itinérant qui prêche la veille au soir à l’église presbytérienne. Il est obsédé par la Bible, a des antécédents de voyeurisme, et est vu errer près de la maison. Il est arrêté, mais relâché – pas de mobile clair.
- Frank Jones : Un rival commercial de Josiah Moore, sénateur local arrogant. Théorie : vengeance pour une affaire de vol de clients. Mais rien de concret.
Deux procès ont lieu : contre Kelly en 1917, qui est acquitté. L’affaire est classée non résolue en 1931. Aujourd’hui encore, elle hante les cold cases – des analyses ADN modernes sur des cheveux trouvés sur les corps n’ont rien donné, et la hache est perdue.
La Hantise : Une Maison Qui Ne Dort Jamais
La maison des Moore, 508 E 2nd Street, est toujours debout – un musée hanté ouvert aux touristes depuis 1994. Et c’est là que l’affaire passe du crime au paranormal. Les visiteurs rapportent :
- Des bruits de pas d’enfants dans les chambres vides.
- Des voix qui murmurent « maman » ou « joue avec moi ».
- Des ombres qui bougent dans les miroirs, surtout à 3h07 du matin (heure estimée du massacre).
- Des objets qui se déplacent seuls : jouets, couvertures, même la hache (quand elle était exposée).
En 2014, un « chasseur de fantômes » nommé Robert Steven Laursen s’y suicide en se poignardant la poitrine pendant une nuit d’enquête. Coïncidence ? Ou la maison qui réclame encore ? Des émissions comme Scariest Places on Earth (2000) y ont tourné, capturant des EVPs (voix électroniques) de pleurs d’enfants. Et en 2023, une équipe d’urbex a filmé des orbes lumineux dans les chambres des enfants – pas des poussières, des boules qui flottent et s’approchent de la caméra.
L’affaire de Villisca n’est pas résolue. Le tueur est mort depuis longtemps, mais les esprits ? Ils attendent. Peut-être pour qu’on les entende enfin. Ou pour qu’on les laisse dormir.
Sources : Wikipédia (Meurtres de Villisca) ; Mindshadow.fr (Le Massacre de Villisca) ; Vice (Chasseur de fantômes poignardé) ; Allthatsinteresting.com (Villisca Axe Murders) ; Iowa State Daily (Documentary details Villisca murders). À explorer… si vous osez dormir dans la maison.
