Parmi les cas les plus fascinants de l’histoire contemporaine du paranormal, l’affaire du poltergeist de Rosenheim demeure une référence incontournable. Nous sommes à la fin des années 1960, dans une petite ville bavaroise, au sein d’un cabinet d’avocats tout à fait ordinaire. Du moins en apparence.
C’est dans ce cabinet que les employés commencent à observer des phénomènes aussi soudains qu’inexplicables : ampoules qui explosent sans raison, lampes suspendues qui se balancent violemment, classeurs projetés au sol, et téléphones se mettant à sonner dans le vide. Rapidement, les incidents se multiplient, et la tension grimpe. Il ne s’agit plus d’un simple dérèglement électrique : quelque chose semble vouloir perturber profondément le quotidien du bureau.
Au centre de l’attention : une jeune secrétaire de 19 ans, Annemarie Schmid. Les manifestations semblent se concentrer autour d’elle. À chaque fois qu’elle quitte le bâtiment, le calme revient. Lorsqu’elle est présente, les phénomènes reprennent de plus belle. Intrigué, le directeur du cabinet contacte alors des experts en électricité, des ingénieurs téléphoniques, et même la police. Tous sont témoins de manifestations inexplicables, certains appareils enregistrant des variations de courant sans aucune origine technique identifiable.
Le parapsychologue allemand Hans Bender, déjà connu pour son sérieux scientifique, se rend sur place et mène l’enquête. Pour lui, il s’agit d’un cas classique de poltergeist centré sur une adolescente émotionnellement instable – une hypothèse souvent avancée dans les manifestations de type RSPK (Recurrent Spontaneous Psychokinesis). Mais ici, ce qui étonne, c’est l’ampleur des preuves et le sérieux des témoins : des dizaines de personnes, toutes issues de milieux rationnels et professionnels.
L’affaire fera grand bruit, relayée par la presse allemande et internationale. Aujourd’hui encore, le cas de Rosenheim reste l’un des plus documentés dans les annales de la parapsychologie. Et s’il prouve une chose, c’est peut-être que le paranormal n’aime rien tant que surgir dans les endroits les plus inattendus – bureaux aseptisés, téléphones bien alignés, et néons froids compris.
