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Le « Rolex Killer » : Un Mystère Non Résolu aux Allures de Thriller

L’histoire criminelle regorge d’individus dont les actes atroces ont marqué l’imaginaire collectif, mais certains cas se distinguent par leur mystère persistant. Parmi eux, celui du « Rolex Killer », un meurtrier dont l’identité reste inconnue et qui doit son surnom à un indice troublant laissé sur l’une de ses victimes. Ce crime non résolu, mêlant luxe et macabre, continue d’intriguer criminologues et amateurs d’affaires criminelles.


Une découverte macabre dans la Manche

Le 22 juillet 1996, un pêcheur naviguant au large du Sussex, en Angleterre, fit une découverte terrifiante : le corps d’un homme flottant dans la Manche. Défiguré par les eaux et gravement mutilé, il présentait des blessures infligées avant sa mort, notamment des traces de coups sur la tête et les poignets attachés par une corde. Il semblait évident que l’homme avait été assassiné avant d’être jeté à la mer.

L’autopsie révéla qu’il avait subi une mort violente, probablement causée par des coups et une possible noyade forcée. Cependant, le plus étrange était ce qui se trouvait encore à son poignet : une montre Rolex Oyster Perpetual Datejust en acier inoxydable.


La Rolex, un indice crucial

Contrairement aux corps qui se décomposent rapidement dans l’eau, les montres Rolex sont conçues pour durer. Grâce à son numéro de série unique, la police put rapidement remonter à son propriétaire : un homme nommé Ronald Platt, un citoyen britannique.

Platt était un marin et homme d’affaires, mais sa trace avait mystérieusement disparu plusieurs semaines avant la découverte de son corps. L’enquête allait bientôt révéler qu’il était lié à un individu énigmatique : Albert Johnson Walker, un escroc canadien recherché par Interpol.


Albert Johnson Walker : Un escroc aux multiples visages

Walker n’était pas un criminel ordinaire. Originaire du Canada, il avait commencé sa carrière en tant que conseiller financier, avant de détourner des millions de dollars à ses clients à la fin des années 1980. En 1990, alors qu’il était sur le point d’être arrêté pour fraude, il prit la fuite avec l’une de ses filles adolescentes, adoptant de fausses identités à travers l’Europe.

Sous le nom de David Davis, Walker se lia d’amitié avec Ronald Platt, lui offrant un emploi et gagnant sa confiance. Son plan était machiavélique : utiliser Platt comme couverture pour vivre sous son identité. Lorsque ce dernier exprima le souhait de retourner au Canada, Walker comprit que cela mettait son imposture en danger. Il décida donc d’éliminer Platt.

Le 20 juillet 1996, Walker emmena Platt en mer et le tua, avant de jeter son corps à l’eau. Mais en oubliant de retirer la Rolex de son poignet, il commit une erreur fatale.


L’arrestation et la condamnation

Une fois Walker identifié comme le suspect principal, la police découvrit qu’il menait une vie de luxe en Angleterre sous une fausse identité. Il vivait avec sa fille, qui, étrangement, était présentée comme sa femme.

En 1998, après un procès retentissant, Walker fut reconnu coupable du meurtre de Ronald Platt et condamné à la prison à perpétuité au Royaume-Uni. En 2005, il fut extradé vers le Canada, où il purge toujours une peine pour fraude.


Un crime révélateur d’un esprit manipulateur

L’histoire du « Rolex Killer » est fascinante à plus d’un titre. Elle met en lumière la psychologie d’un maître de la manipulation, capable de tromper son entourage et de bâtir une nouvelle vie sur un tissu de mensonges. Ce meurtre, bien que prémédité, fut pourtant découvert à cause d’un détail matériel : une montre de luxe inaltérable, témoignant silencieusement du crime.

Ce cas continue d’être étudié comme un exemple classique de l’arrogance criminelle : Walker, pensant avoir tout planifié, oublia un détail qui précipita sa chute. L’ironie du destin veut que ce soit le symbole même de la richesse qu’il convoitait – une Rolex – qui permit son arrestation.

Aujourd’hui encore, cette affaire reste l’une des plus captivantes du monde criminel, rappelant que, parfois, même les plans les plus ingénieux sont trahis par une simple erreur.

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