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Carré SADOR : Une énigme oubliée de l’occultisme palindromique

Par Nefer · 18 juillet 2025

Une découverte méconnue

Parmi les artefacts linguistiques ésotériques les plus intrigants, le carré magique SATOR a, depuis longtemps, volé la vedette. Pourtant, dans l’ombre de sa gloire palindromique, un autre carré sommeille, discret mais non dénué d’intérêt : SADOR ALADO DANAT ABERA RODAS.

Déniché dans certains manuscrits marginaux d’occultistes ou d’alchimistes anonymes, le carré SADOR est un palindrome en miroir, similaire dans sa structure au célèbre SATOR. Il conserve cette architecture carrée de 5×5 lettres, mais substitue chacun des termes par de nouveaux mots, aux significations plus nébuleuses et peut-être plus incantatoires.

Composition du carré

Le carré se lit ainsi :

S A D O R  

A L A D O  

D A N A T  

A B E R A  

R O D A S

À première vue, il n’a pas la régularité absolue du SATOR (qui fonctionne dans toutes les directions), mais il offre un curieux effet miroir vertical et horizontal. Les lettres s’y répondent dans un jeu d’échos qui suscite un sentiment de symétrie imparfaite, comme un reflet déformé dans un miroir ancien.

Interprétations linguistiques et symboliques

Contrairement à SATOR, les mots de ce carré ne sont pas directement traduisibles à partir du latin classique :

  • SADOR : pourrait évoquer un nom propre ou une entité. On le retrouve sporadiquement comme nom d’ange dans certains grimoires.
  • ALADO : en espagnol moderne, signifie « ailé », ce qui pourrait suggérer un être spirituel, une entité aérienne.
  • DANAT : forme énigmatique ; certains y voient une corruption de donatus (« donné ») ou une référence à une ancienne tribu ou race perdue.
  • ABERA : pourrait être lu comme une variante de aberratio, évoquant l’écart, l’erreur ou l’égarement.
  • RODAS : évoque « Rhodes » (l’île), mais aussi le mot espagnol pour « roues » — une image cyclique qui résonne avec l’idée de rotation magique ou cosmique.

Le carré semble donc évoquer un voyage spirituel, possiblement ailé (ALADO), entaché d’égarement (ABERA), mais orienté vers une entité tutélaire (SADOR) qui pourrait être invoquée pour guider ou transformer le cheminant.

Hypothèses occultes

Certains occultistes modernes y voient un carré de transmutation intérieure : les lettres centrales (le “N” de DANAT, entouré de A, T, D, A) formeraient une “croix intérieure” qui symbolise l’âme prise dans un mouvement d’ascension (ALADO) et de chute (ABERA).

Dans cette optique, le carré ne serait pas un talisman de protection (comme le SATOR), mais un miroir initiatique, à méditer lors de rituels d’introspection, de contact avec des entités (succubes ou guides astraux) ou d’exploration de l’invisible.

Utilisation rituelle

Ce carré peut être gravé sur des supports spécifiques selon l’usage souhaité :

  • Sur métal (argent ou étain) : pour des rites de transformation.
  • Sur parchemin noir : pour les invocations nocturnes ou les voyages astraux.
  • Avec une étoile à cinq branches autour du carré : pour canaliser l’énergie dans un sens ascensionnel ou sexuel, selon l’intention.

Il est conseillé de réciter le carré à voix basse, en le traçant mentalement ou physiquement, dans un miroir ou à l’encre rouge. Certains recommandent une récitation inversée pour ouvrir des portails symboliques dans les songes.

Conclusion

Le carré SADOR est un objet magique inclassable : plus brut, plus énigmatique, plus expérimental que son cousin SATOR. Il semble fait pour celles et ceux qui cherchent non pas la stabilité, mais le frisson du déséquilibre, l’appel de l’inconnu et la traversée des miroirs.

Dans un monde où les carrés magiques nous promettent ordre et maîtrise, le carré SADOR murmure plutôt : “Viens voir ce qui se cache de l’autre côté.”

Souhaitez-vous que je prépare une version mise en page (PDF ou Word) avec illustration pour cet article ? Ou que je poursuive avec l’analyse guématrique ou talismanique du carré SADOR ?

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