À l’automne 1979, dans la ville anglaise de Nottingham, un étrange événement secoue le quartier paisible de Wollaton. Plusieurs enfants, âgés de 8 à 10 ans, rentrent précipitamment chez eux, visiblement bouleversés, pour raconter une histoire des plus étranges. Ils affirment avoir vu — ou plutôt rencontré — des gnomes.
Le récit est presque trop précis pour être inventé. Les enfants décrivent de petites créatures humanoïdes, à peine hautes comme des genoux, avec de longues barbes blanches, des bonnets pointus rouges et… des véhicules. Oui, ces gnomes se déplaçaient à bord de petites voitures circulaires, apparemment mécaniques, qui vrombissaient à travers les sous-bois du parc de Wollaton. Ils riaient, parlaient entre eux, et semblaient tout aussi étonnés de voir des enfants que les enfants de les voir. La scène aurait duré plusieurs minutes avant que les êtres ne disparaissent subitement, comme aspirés par le sol.
Ce qui trouble les enquêteurs, c’est la cohérence des témoignages : les enfants, interrogés séparément, décrivent tous les mêmes détails. Aucun ne se contredit, et aucun ne semble avoir pu influencer les autres dans une invention collective. Les psychologues parlent d’hallucination groupée, mais sans facteur déclencheur évident. Aucun produit hallucinogène, aucune mise en scène, aucune blague d’adultes n’est mise en évidence. Et surtout, les enfants ne semblent pas chercher l’attention, bien au contraire.
Certains chercheurs, comme le folkloriste Paul Devereux, rapprochent cette affaire de récits anciens sur les faes — ces êtres surnaturels issus des traditions celtiques et anglo-saxonnes. Selon lui, il pourrait s’agir d’un phénomène récurrent qui s’adapte à l’époque et à la psychologie des témoins. Les gnomes de 1979 seraient ainsi des résurgences modernes de créatures ancestrales, venues d’une autre réalité qui entre parfois en collision avec la nôtre.
Et si ces petits êtres ne relevaient ni de l’imaginaire enfantin, ni de la pure fantaisie, mais d’un écho d’un monde parallèle, furtivement accessible aux regards innocents ?
