Les Mystérieuses « Momies » de Nazca : Une Enigme pour l’Humanité ?
Depuis leur apparition controversée en 2017, les prétendues « momies de Nazca » ont captivé le monde entier, divisant la communauté scientifique et passionnant les amateurs de mystères. Cette affaire est l’exemple parfait de la façon dont l’archéologie, la science et le paranormal peuvent se heurter, soulevant des questions fondamentales sur notre passé et d’éventuelles civilisations non humaines.
L’Émergence du Mystère : Découverte et Premières Allégations (2017)
Tout commence en 2017 lorsque des vidéos et des images d’étranges corps momifiés commencent à circuler sur internet. Ces « momies » auraient été découvertes près des célèbres lignes de Nazca, dans le désert péruvien. Ce qui les rendait immédiatement extraordinaires, c’était leurs caractéristiques anatomiques :
- Têtes allongées et crânes déformés (similaires à certaines pratiques de déformation crânienne, mais avec des proportions extrêmes).
- Trois doigts et trois orteils longs et fins à chaque extrémité.
- Une peau recouverte d’une substance blanche et poudreuse, prétendument de la diatomite (une algue fossilisée).
- Une structure corporelle qui semblait différer de celle des humains connus.
Rapidement, un groupe de chercheurs et de passionnés, incluant notamment le journaliste mexicain Jaime Maussan (figure controversée connue pour ses enquêtes sur les ovnis), a commencé à promouvoir l’idée qu’il s’agissait de restes d’êtres non humains, voire extraterrestres. Ils ont présenté des analyses préliminaires (radiographies, tomodensitogrammes) qui, selon eux, montraient des structures internes cohérentes et non des assemblages grossiers.
Ces allégations ont immédiatement provoqué un tollé. La majorité de la communauté scientifique a crié au canular, arguant que ces « momies » étaient des falsifications habiles, composées de restes animaux et humains assemblés, une pratique connue sous le nom de « fraude archéologique ». Les archéologues péruviens ont mis en garde contre toute manipulation et ont insisté sur l’absence de contexte archéologique de la découverte (pas de fouilles officielles).
Des Rebondissements Constants : Les Affrontements Scientifiques et Médiatiques
Depuis 2017, l’affaire des momies de Nazca n’a cessé d’alimenter les débats et les controverses, avec des rebondissements réguliers qui maintiennent le mystère en vie, même si les faits scientifiques semblent de plus en plus clairs.
Les Premières « Preuves » et Leurs Critiques :
Les partisans des momies ont publié des rapports d’analyses ADN affirmant que les échantillons contenaient de l’ADN humain, mais aussi d’autres séquences non identifiées. Les critiques ont rétorqué que ces analyses étaient faites par des laboratoires non accrédités ou interprétées de manière biaisée, et que la contamination était une possibilité très élevée. Les images radiographiques montrant des structures internes ont été jugées insuffisantes pour prouver l’authenticité biologique d’un être non humain.
L’Intervention des Autorités Péruviennes :
Le gouvernement péruvien a très vite considéré ces découvertes comme des fraudes. En 2017 déjà, le ministère de la Culture du Pérou avait publié un communiqué déclarant que les « momies » étaient des « constructions récentes » faites avec des « restes d’animaux et des os humains » et qu’elles n’avaient « aucune valeur archéologique ». Le Pérou a toujours maintenu que ces objets sont des biens culturels frauduleux, et que leur trafic est illégal.
Le Cas de « Maria » et « Wawitas » :
Parmi les spécimens les plus célèbres, on trouve « Maria », une grande momie de près de 1,70 m, et les « Wawitas », de plus petits spécimens ressemblant à des bébés, tous présentant les mêmes caractéristiques à trois doigts. Les partisans ont affirmé que Maria était une femme et les Wawitas ses enfants, renforçant l’idée d’une espèce ou d’une lignée.
Les Derniers Rebondissements (2023-2024) : Le Verdict Scientifique se Précise
Si le mystère a longtemps persisté dans l’esprit du public, les analyses scientifiques les plus récentes et les plus rigoureuses convergent vers une conclusion de plus en plus nette.
- L’Audition au Congrès Mexicain (Septembre 2023) : Jaime Maussan a de nouveau fait sensation en présentant deux « spécimens non humains » momifiés devant le Congrès mexicain. Il a affirmé qu’il s’agissait de corps retrouvés au Pérou et qu’ils avaient environ 1 000 ans. Il a insisté sur le fait que des analyses génétiques effectuées par l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM) auraient démontré que l’ADN de ces spécimens n’était pas humain à 30%. Ces allégations ont été retransmises dans le monde entier, ravivant l’intérêt et la controverse.
- La Réponse de la Communauté Scientifique et de l’UNAM : La plupart des scientifiques, notamment des archéologues, des biologistes et des anthropologues, ont fermement rejeté les conclusions de Maussan. L’UNAM elle-même, l’institution citée par Maussan, a publié un communiqué clarifiant sa position. L’UNAM a confirmé avoir effectué des analyses de datation au carbone 14 sur des échantillons que Maussan leur avait fournis, et ces analyses ont bien indiqué que les matériaux dataient d’environ 1000 ans. Cependant, l’UNAM a catégoriquement démenti avoir effectué des analyses ADN ou génétiques sur ces spécimens, et n’a en aucun cas confirmé qu’il s’agissait d’êtres non humains ou extraterrestres. L’UNAM a précisé que leur rôle se limitait à la datation des échantillons bruts, sans interprétation sur leur nature. (Source : Communiqués officiels de l’UNAM, déclarations de scientifiques citées par Reuters, AP, BBC).
- Des Preuves de Manipulation Accrues : De nouvelles analyses radiographiques et tomodensitométriques, menées par des équipes indépendantes et reconnues, ont apporté des preuves de plus en plus solides d’une manipulation et d’une fabrication. Des experts médicaux ont montré des signes de coupures, de collage et d’assemblage de restes provenant de différentes créatures.
- Radiologues et anatomistes ont souligné que les os des « momies » présentaient des anomalies incohérentes avec un organisme biologique unique : par exemple, la présence de vertèbres d’animaux (oiseaux, mammifères) fusionnées, l’absence de certaines articulations cruciales, et l’insertion de métal pour maintenir la structure.
- Les doigts et orteils allongés semblent être le résultat de la manipulation d’os d’humains et/ou d’animaux, ou de l’ajout de matière.
- La fameuse substance blanche (diatomite) a probablement été utilisée pour masquer les jointures et donner une apparence archaïque aux assemblages. (Source : Rapports et analyses d’experts médicaux et archéologues publiés dans des médias scientifiques et généralistes fiables comme National Geographic, The Guardian, ScienceAlert).
- Le Verdict Général : Un Canular Sophistiqué : À l’heure actuelle (mi-2025), le consensus de la communauté scientifique dominante est que les « momies de Nazca » sont des créations artificielles sophistiquées, conçues à partir de restes humains momifiés et d’os d’animaux (probablement des lamas ou des alpagas, ou des oiseaux) assemblés pour créer une illusion d’organismes non humains. Il s’agit d’une fraude archéologique visant à attirer l’attention et à générer de l’argent.
Conclusion
L’affaire des « momies de Nazca » est une illustration parfaite de la tension entre le désir humain de croire à l’extraordinaire et le besoin de rigueur scientifique. Si le verdict actuel penche très fortement vers un canular élaboré, l’histoire restera un cas d’étude fascinant sur la propagation de la désinformation, le rôle des médias et la difficulté d’établir la vérité face à des affirmations spectaculaires.