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L’histoire des Casket Girls de la Nouvelle-Orléans

Qui étaient donc ces étranges Casket Girls débarquées à la Nouvelle-Orléans, un soir de 1728 ? S’agit-il de jeunes épouses innocentes, de mystérieuses prêtresses, ou bien de créatures à mi-chemin entre la vie et la mort ? Plongeons ensemble dans ce récit mi-vérité, mi-légende, où chaque question ouvre la porte du surnaturel…

1. Du rêve de peuplement à la rumeur vampirique

En 1728, l’ordonnance royale décide de peupler la Louisiane française : on envoie une quarantaine de jeunes femmes de La Rochelle et Paris vers la toute récente Nouvelle-Orléans. Chacune porte dans une petite cassette** (« casket »)** son trousseau de mariage, assuré par les soins des religieuses ursulines de La Nouvelle-Orléans. Jusqu’ici, rien de bien inquiétant — mais la nuit, les ragots vont bon train : ces coffrets abriteraient en réalité des fioles de sang nécessaire à prolonger l’existence des belles demoiselles !

Question : ces « organes » divulgués au creux des caskets sont-ils de vulgaires tissus chirurgicalement détachés… ou bien de la poudre de perlimpinpin destinée à nourrir notre peur ?


2. Les faits historiques (ou presque)

  • Origine : envoyées par l’Hôtel-Dieu de La Rochelle, les 80 jeunes femmes (dont une partie débarqua à Mobile en 1704, puis d’autres à La Nouvelle-Orléans en 1728) venaient en quête d’un mariage avantageux dans la colonie ;
  • Mission : établir ou consolider les familles, assurer la survie de ce pionnier franco-américain ;
  • Encadrement : sous la houlette des sœurs ursulines, connues pour leur charité mais — admettons-le — fort peu pourvues en caisses de sang.

Cela dit, qui peut véritablement affirmer qu’aucun des mystérieux coffrets n’abritait un petit flacon rouge ? Et si l’on a retrouvé quelques menus fluides dans des parchemins, n’est-ce pas là la preuve que le surnaturel rôdait déjà parmi nous ?

L’étage aux 8 000 clous : récit ou pure légende ?

Question : quel besoin aurait-on eu de littéralement clouer les religieuses à l’intérieur ? Protection contre l’intrusion… ou peur d’une intrusion surnaturelle ?

Selon la légende, ce niveau supérieur du couvent des Ursulines aurait été condamné peu après l’arrivée des Casket Girls. À l’origine, on relate que la communauté, épouvantée par d’étranges phénomènes nocturnes (bruits de pas dans les combles, chuchotements indistincts, silhouettes furtives), aurait scellé l’étage avec une quantité absurde de clous – histoire de priver les revenants de tout passage.

Mais on peut légitimement se demander :

  • D’où vient ce chiffre ? Plusieurs guides mystiques évoquent “8 000 clous” comme symbole d’exorcisme ; un nombre impressionnant, mais jamais corroboré par un inventaire d’archives.
  • Qui compta ces clous ? Un prêtre exorciste ? Un visiteur un peu zélé ? Ou bien un conteur créatif profitant du frisson ambiant ?
  • Quelle était la configuration réelle ? Le couvent, bâti en briques et en bois, ne se prête pas facilement à une fermeture hermétique digne d’un bunker…

Pistes pour démêler le vrai du faux

  1. Archivistique revisitée
    • Inspecter les comptes de construction du couvent : les matériaux et les frais livres-clous pourraient révéler s’il y a eu achat massif de clous.
  2. Analyse matérielle
    • Étudier les murs et les charpentes pour détecter des traces de clous retirés : un indice tangible (ou son absence) ferait pencher la balance.
  3. Oralité et folklore
    • Recueillir témoignages locaux : parce qu’une légende se nourrit souvent des rumeurs de rue et des récits au coin du feu — qu’en disent les plus vieilles familles de la Nouvelle-Orléans ?

Doute : si on ne retrouve aucune trace, le mythe des 8 000 clous perdra-t-il son pouvoir ? Ou au contraire, deviendra-t-il éternel, soutenu par son invérifiabilité ?


Vers de nouvelles investigations

Scanner au radar du sous-plancher pourrait révéler d’anciennes pointes oubliées.
Reconstitutions virtuelles en modélisation 3D pour estimer le nombre de clous nécessaires à sceller tout un étage.
Soirées “Enquête et cocktails” : mêler historiens, bricoleurs et amateurs de paranormal autour d’une passion commune (et d’un punch épicé).

En quête de la vérité, gardons l’esprit critique… mais aussi l’appétit du mystère ! Car, comme toujours à la Nouvelle-Orléans, la frontière entre l’histoire documentée et le conte enfiévré est aussi poreuse qu’un vieux plancher cloué…


3. Du mythe à la culture populaire

Au fil des siècles, la légende s’étoffe :

  1. Romans gothiques endossent le rôle de passe-plume pour nos jeunes femmes à demi-vivantes.
  2. Visites guidées « paranormales » à la Nouvelle-Orléans vantent leurs fantômes glissant sur les quais du Vieux Carré.
  3. Festival de l’Enfer Vert défile en costumes de Casket Girls — robes d’époque, perruques poudrées et lames rétractables (pour le folklore, évidemment).

4. Enquêter demain : pistes et paradoxes

À l’avenir, comment distinguer le vrai du faux ? Voici quelques pistes pour les plus intrépides :

  • Analyse ADN des reliques supposées (coffrets, bijoux) pour déceler toute trace de sang ancien ;
  • Étude archivistique des registres d’actes de mariage : qui se maria vraiment avec ces filles ? Ont-elles survécu plus de cent ans ?
  • Ballades nocturnes en réalité augmentée pour confronter les récits des passants aux archives officielles (ouverture prévue au public l’an prochain).

Chaque réponse soulève une nouvelle interrogation : si le sang n’était qu’une simple métaphore, qu’est-ce que nous recherchons vraiment ? La vie éternelle ? Le frisson ? Ou simplement à croire que, dans chaque coin sombre de la Nouvelle-Orléans, une histoire surnaturelle attend son heure ?


5. Conclusion — et laissons place à l’imagination

Plutôt que de clore ce chapitre, élevons plutôt nos chopes de bière aux prochaines énigmes : peut-être qu’un jour, les Casket Girls redeviendront plus que des légendes de pacotille et nous apprendront le secret de la frontière entre la vie et la mort. D’ici là, gardons l’œil ouvert, la main sur la lanterne — et le doute chevillé au cœur.

Alors, prêts pour une nouvelle enquête ? Peut-être trouverez-vous, sous vos pas, le premier indice… ou le premier battement d’aile d’un vampire en goguette !

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