Il existe quelques rares manuscrits indéchiffrables, si le plus connu reste de Manuscrit de Voynich, le Codex Rohonczi mérite lui aussi de l’attention…

Il semblerait que la première mention de ce texte date de 1743 dans le catalogue de la bibliothèque de Rohonczi. L’ouvrage possède quatre cent cinquante pages, il est recouvert de texte dans une langue inconnue et possède de nombreuses gravures. Il est classé, à l’époque, comme étant un livre de prières. Plus tard, en 1838, lors d’un inventaire d’ouvrage dans la collection privé de Gusztáv Batthyány, il est fait mention d’un ouvrage, le Codex Rohonczi. Dans les années 1840, des spécialistes essayèrent de traduire le texte, mais en vain. D’autres tentatives ont été effectuées dans les années 1880 et 1890.

Plus tard, en 1907, le document est retrouvé à Budapest. D’après la bibliothèque, il s’agirait d’un recueil d’écrits hongrois rares. Il sera retrouvé en Allemagne où il sera décrit comme étant indéchiffrable et qu’il y ait écrit probablement n’importe quoi.

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C’est en 1982 qu’il refera surface sous forme de copie en Roumanie. À l’époque, le pays est sous dictature communiste. Comme dans de nombreux cas de système totalitaire, Nicolae Ceausescu chercha à forger un fondement historique à son idéologie. Il voulait faire des Daces, une population locale, le premier peuple de l’Europe, qui aurait influencé tous les autres. Viorica Enăchiuc est une universitaire qui étudia le Codex. D’après son étude, le texte a été écrit avec l’alphabet de Daces qui serait proche de celle du protoroumain. Elle effectua une traduction. D’après celle-ci, il s’agirait d’un document parlant de la lutte des classes dans l’antiquité. Le texte donne vaguement une impression de propagande politique lié au contexte de la dictature communiste. De plus, Viorica n’a donné aucune information sur la façon dont le texte a été traduit. Elle a seulement vaguement expliqué une forme de grammaire et que le texte se lisait de droit à gauche et du haut vers le bas.

Malgré cela, cette traduction à aussi ses adeptes. En effet, certains éléments font penser à une culture d’environ 1500 avant Jésus-Christ, et qui aurait vécu à proximité du Danube.

Les études plus sérieuses du document laissent toutefois planer le doute de son authenticité. L’alphabet utilisé comporte environ cent cinquante symboles. Ce nombre est largement supérieur aux autres alphabets européens. Certains symboles religieux font penser à une écriture datant du XVIe ou XVVII siècle. De plus, le papier a été analysé et il daterait du XVIe siècle et il aurait été fabriqué probablement en Italie.

On ne connaît pas vraiment le sens du texte, qui l’a écrit et dans quel but. Il pourrait s’agir d’une simple supercherie datant du XVIe siècle ou bien d’un ouvrage codé de l’époque. En effet, certains alchimistes utilisaient un langage codé pour leurs textes. La traduction des années quatre-vingts reste trop suspecte pour affirmer qu’elle est authentique. Le mystère reste donc entier…