Si l’histoire de la malédiction de Toutankhamon est largement connue, il existe des récits bien plus anciens qui méritent notre attention. L’une de ces histoires, datant du dix-septième siècle, nous plonge dans un passé énigmatique et mystérieux.

D’après le livre « Traité des embaumements selon les anciens » de Louis Penicher, publié en 1699, un voyageur énigmatique du nom de Radzevil se distingue. D’origine polonaise, il aurait traversé les mers jusqu’à Alexandrie, où il fit l’acquisition de deux momies distinctes : celles d’un homme et d’une femme. Son dessein ? Les emporter en Europe pour des raisons qui demeurent à ce jour obscures.

Les cadavres de ces infortunées momies furent soigneusement découpés et disposés dans six coffres habilement confectionnés à partir d’écorces séchées. Le septième coffre abritait quant à lui des idoles et des talismans qui avaient été disposés autour et à l’intérieur des momies. Pour faciliter leur passage au sein des cargaisons, Radzevil prétendit que les coffres ne contenaient que des coquillages venus d’Orient. Cette subterfuge visait à dissiper tout soupçon, car il était bien conscient des superstitions et appréhensions que le transport de cadavres pouvait engendrer.

Radzevil relate qu’il accompagna un prêtre lors de son retour de Jérusalem, l’emmenant avec lui sur le navire, en compagnie de cette étrange cargaison. Pendant la traversée, le prêtre commença à prier, et c’est à ce moment précis qu’une tempête tumultueuse éclata. Suite à cet événement, l’abbé prévint que le voyage serait jonché d’obstacles et que deux spectres hanteraient le navire. Les membres de l’équipage rapportèrent en effet avoir aperçu deux fantômes. Curieusement, Radzevil ne fit pas le rapprochement avec les deux corps embaumés présents dans les cales du navire.

Un certain temps plus tard, une tempête encore plus puissante frappa le navire. À la suite de cette tempête, deux apparitions spectrales surgirent : un homme et une femme qui semblaient étrangement similaires aux deux momies. Ces esprits étaient vêtus de tenues égyptiennes, semblables à celles dont étaient revêtus les deux corps. Face à cette étrange manifestation, Radzevil décida de se débarrasser des coffres. Hélas, la tempête était si violente qu’il ne put immédiatement accéder aux soutes du navire pour les jeter par-dessus bord.

Finalement, la tempête s’apaisa, et le capitaine permit à Radzevil de se rendre dans la cale. Celui-ci put alors faire disparaître les coffres, préservant leur contenu secret à l’insu de l’équipage. Le prêtre, qui était présent, assura alors que tout irait bien désormais. Étonnamment, le reste de la traversée se déroula sans autre incident. Néanmoins, Radzevil ne fut pas exempt de reproches de la part du capitaine, qui réalisa que le calme était revenu après le rejet de la cargaison.

Datant de 1699, ce livre se présente comme l’un des premiers témoignages occidentaux relatant une histoire de malédiction liée à une momie. En l’absence des mythes et récits de la littérature contemporaine, il est fascinant de constater que l’auteur évoque des phénomènes presque paranormaux associés à ces corps millénaires. De plus, l’ouvrage se penche sur l’embaumement des corps, délaissant toute dimension littéraire ou mythologique. Il se contente de rapporter une histoire tirée des lettres du sieur Radzevil, un noble Polonais. Pourtant, à ce jour, il demeure difficile de confirmer l’authenticité de cette première affaire de malédiction de momie…